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Un militaire condamné pour trafic d’espèce animale protégée

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                                          Pélican

[dropcap]L[/dropcap]e mardi 29 mai 2018, le Tribunal de première instance(TPI) de Dixinn a statué publiquement et contradictoirement sur l’affaire Ministère Public contre Amadou Bangoura, jeune militaire en service au bataillon spécial de Conakry (BSC)  du camp Alpha Yaya Diallo.

Le prévenu était poursuivi pour les délits de chasse, capture, détention, circulation et commercialisation d’un pélican, espèce animale intégralement protégée. Pour la répression, il écope de 6 mois dont 3 mois avec sursis.

Pour rappel,  le jeudi 17 mai 2018, M. Amadou Bangoura, militaire de profession en service au Bataillon Spécial de Conakry (BSC) du Camp Alpha Yaya Diallo a été mis aux arrêts par les agents du Corps des Conservateurs de la Nature avec l’appui du projet GALF (Guinée Application de la Loi Faunique). Le mis en cause a été  pris en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation d’un pélican, espèce animale intégralement protégée par le code de faune guinéen, mais aussi par la Convention de Washington.

Après son arrestation, il avait été conduit dans les locaux de la Direction nationale des Eaux et Forêts pour être auditionné et déféré par la suite auprès du Tribunal de Première Instance(TPI) de Dixinn. Selon certaines indiscrétions, le prévenu aurait reconnu toutes les charges mises à son encontre.

Ainsi dans son délibéré du mardi 29 mai 2018, le TPI de Dixinn a reconnu M. Amadou Bangoura coupable des délits de chasse, capture, détention, circulation et commercialisation d’un pélican, une espèce animale intégralement protégée par le code faune guinéen  mais aussi par la Convention de Washington.

Pour la répression, il à été condamné à 6 mois dont 3 mois avec sursis avec 90.000 GNF d’amende. Sur l’action civile, M. Bangoura est condamné au paiement d’un montant de 25.000.000 GNF au titre de dommages et intérêts au compte du Ministère de l’Environnement des Eaux et Forêts, constitué partie civile.

Pour mémoire, la Guinée a été sanctionnée par la CITES en mars 2013 et présentée comme une plaque tournante de la criminalité faunique en Afrique de l’ouest. Des efforts sont en train d’être consentis par l’ensemble des acteurs impliqués pour espérer éventuellement la levée de la sanction.

Cette autre condamnation d’un corps habillé vient une fois de plus relancer le débat en Guinée  sur l’implication des hommes en uniforme dans la recrudescence de la criminalité faunique. Or, ces hommes en uniforme qu’ils soient de l’armée, de la police, de la gendarmerie, de la douane voire  même du Corps des conservateurs de la nature, devraient être en tout état de cause les défenseurs de l’environnement.

Malheureusement, cette logique est loin d’être une évidence en Guinée. Puisque, l’arrestation et la condamnation du commandant Ansoumane Doumbouya, ancien chef de gestion Cites en Guinée, de l’agent policier condamné par le TPI de Mamou impliqué dans la complicité d’évasion d’un présumé trafiquant de faune à Dalaba, du Commandant Sékou Dario Camara  du corps des conservateurs de la nature dans une affaire  l’abattage d’une panthère à Dabola, jusqu’à  l’affaire toujours pendante du colonel Ibrahima Bangoura auprès du TPI de Kindia pour trafic de chimpanzés  en est une illustration

A rappeler que le  commerce illégal d’espèces sauvages est un crime organisé transnational. Il occupe le 4ème rang du commerce illicite dans le monde, amassant des bénéfices d’environ 20 milliards de dollars chaque année.

Fatou KOUROUMA

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