[dropcap]D[/dropcap]es guinéens de la diaspora continuent de solliciter le concours de l’Union européenne pour mettre la pression sur le pouvoir d’Alpha Condé afin d’obtenir la libération des opposants au 3e mandat incarcérés en prison depuis des mois.

Jeudi, lors d’une visioconférence, le porte-parole du Collectif pour la transition en Guinée a évoqué les raisons qui justifient l’appel à la mobilisation pour faire pression sur le régime de Conakry.

‘’Ce régime est responsable de la mort de quatre détenus politiques. C’est quelque chose de grave qui nécessite que des sanctions soient prises. Nous nous battons pour que ces sanctions soient prises. Mais de toutes les façons, ces personnes doivent savoir qu’elles seront jugées, non pas que par l’histoire, mais par les guinéens’’, indique Ibrahim Sorel Keita.

Cet opposant au 3e mandat d’Alpha Condé salue ‘’le travail remarquable de plaidoirie et d’interpellation’’ d’Amnesty International et la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), avant de souligner que ‘’l’Union européenne fait de son mieux’’.

Cependant, regrette-t-il, ‘’les guinéens vivent dans un sentiment de total lâchage, d’abandon incontestable, de solitude profonde de la part des grandes organisations internationales (…). On a le sentiment que ce peuple est livré à sa détresse profonde, de manière totalement solitaire. C’est inadmissible quand on sait qu’il existe des moyens d’action et de pression’’.

‘’On peut arriver à travers l’accord de Cotonou, signé entre l’Union européenne et des Etats dont la Guinée, qui intègre une certaine conditionnalité et des moyens d’interventions, de sanctions pour les aides, un moyen de levier pour des actions. Il y a des moyens de sanctions qui sont possibles’’, rappelle-t-il, précisant que ‘’la Guinée Bissau a été sanctionnée en 2011 sur cette base. On l’a vu aussi au Burundi et à Madagascar’’.

Donc, dit-il à l’UE, ‘’il faut sanctionner, n’ayez pas de crainte. On entend souvent les gens dire qu’au niveau économique, ça va nuire la population. Non ça ne va pas nuire la population. Cette aide est détournée, elle ne sert pas la population (…). Aujourd’hui, il ne faut pas prendre comme prétexte l’intérêt des populations pour s’engager vers les sanctions’’.

‘’Il faut des sanctions pour montrer à ce régime qu’il ne peut pas continuer de violer délibérément les droits de l’homme, de faire en sorte que des jeunes meurent dans des manifestations’’, plaide-t-il.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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