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Un responsable local raconte les exactions commises par les militaires à Mali

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received_1023975131012017[dropcap]L[/dropcap]es populations de la préfecture de Mali se souviendront longtemps de la journée du vendredi 17 juin. Maître Mamadou Aliou Sow, chauffeur de camion, a été molesté par des militaires au service du colonel Issa Camara, ancien membre du CNDD et commandant du camp militaire de Mali.

Le pauvre conducteur qui manœuvrait son engin est reproché d’avoir obstrué le chemin au colonel Issa Camara qui se serait mis en colère avant d’ordonner à ses hommes de tabasser ce dernier. Depuis plus de 24 heures, la tension est vive dans la préfecture de Mali. Retour sur les faits avec Abdoulaye Phily Diallo, président de la délégation spéciale de Mali.

Début des échauffourées

La prière du vendredi a eu lieu à la grande mosquée de Mali. Dès la fin de la prière, les militaires étaient là. Ils ont commencé à tirer. Difficilement, les fidèles musulmans ont réussi à quitter les lieux. Ils ont attaqué des boutiques et kiosques, et ont commencé à prendre des marchandises. Lorsque j’ai été informé, étant à Conakry, j’ai tout de suite appelé l’inspecteur général des services de police pour lui faire part de la situation qui prévaut à Mali. Il a informé le ministre de la Justice qui se trouvait au Congo. Ils ont pris la décision de demander au procureur de la République basé à Labé de rejoindre immédiatement Mali, de m’inviter à déposer ou à faire déposer une plainte contre le colonel Issa Camara pour violences contre les paisibles populations de Mali.

Arrivée du gouverneur de Labé à la tête d’une délégation

A 19h45, une importante délégation, partie de Labé est arrivée à Mali. La délégation était conduite par le gouverneur de région, M. Saadou Keita. Il était avec le commandant de la zone militaire de Labé. Lorsqu’ils sont arrivés, les jeunes avaient barricadé la route, empêchant tout mouvement de l’extérieur vers Mali et de Mali vers l’extérieur. Lorsqu’ils sont arrivés, j’ai instruit aux jeunes de lever le barrage. Ils se sont exécutés. La délégation s’est dirigée à  l’hôpital où on avait déjà enregistré 17 blessés dont deux par balles. Il fallait que ces deux derniers qui ne pouvaient pas être traités à Mali soient évacués à Labé. Des dispositions ont été prises. Les jeunes ont exigé que d’autres personnes qui étaient en détention au camp militaire soient libérés avant d’entamer toute forme de négociation.

Direction le camp militaire pour la libération des manifestants…

De l’hôpital, ils se sont tous dirigés au camp militaire. Arrivés là-bas, ce monstre d’Issa Camara a refusé l’accès au Conseil communal. N’ont pu pénétrer au camp que la délégation venue de Labé et le préfet de Mali pour s’entretenir avec la junte installée dans le camp. A l’issue de cet entretien, il a été décidé que ceux qui sont détenus au camp soient libérés. Ils ont été libérés. Après la rupture du jeun, les responsables locaux ont été invités à une réunion présidée par le gouverneur. La réunion a duré des heures.

Le colonel Issa Camara refuse l’ordre de sa hiérarchie

L’Instruction avait été donnée au commandant du camp de cesser toute violence, mais il n’a pas obtempéré. Il a attendu 22h pour poster les militaires et les tirs ont repris la nuit. Selon les propos qui m’ont été rapportés de sources sûres, lorsque le commandant de la zone militaire de Labé a entendu encore ces coups de feu, il était surpris et dépassé. Il a téléphoné à Issa Camara lui intimant de le trouver là où il loge. Issa est venu avec son cortège. Sur les lieux, le gouverneur lui a dit qu’ils s’étaient entendus que les violences doivent cesser. Il a répondu que ce ne sont pas ses militaires qui tirent, ce sont les civils. Les tirs ont continué. Des militaires éventraient des kiosques et boutiques. Salam Sy, un marchand était dans sa boutique fermée, ils ont tiré sur sa porte, il a été atteint au niveau de la poitrine. C’est en gémissant, ensanglanté qu’il a réussi, on ne saura le décrire exactement, à ouvrir la porte de son kiosque pour bénéficier d’un premier soutien pour aller à l’hôpital.

Reprise des exactions ce samedi

Ce matin, les violences ont repris de plus belles. A l’heure où je vous parle, six personnes ont été atteintes par balles, trois magasins ont été incendiés, une douzaine de boutiques ont été pillées entièrement, 14 véhicules ont été mis à sac. C’est le spectacle que M. Alpha Condé et ses hommes ont fait subir à la population de Mali. Il faut qu’on ait davantage le courage de nous lever contre cette dictature. J’ai la conviction que si le hasard de l’existence ne m’avait pas envoyé à Conakry, j’aurais été victime de deux choses : soit on m’aurait abattu ou alors je serai en détention. Ma nature fait de moi quelqu’un qui n’accepte pas l’arbitraire.

Par Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

00224 666 90 54 16/boussouriou.bah@visionguinee.inf

4 commentaires
  1. Gaoual junior dit

    ce dommage pour koro et ses forces de désordres Fuck a eux tous

    1. fode dit

      Autorité de l’État doit être respecté de gré ou de force.nul ne détient le menopole de la violence

  2. cisse dit

    Cellou retourne toi à l’école pour mieux exercer ce métier.

  3. Sarifou dit

    Mais organiser vous et defendez vous.

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