[dropcap]A[/dropcap]ncienne ministre de l’Enseignement pré-universitaire, Hadja Aicha Bah affirme que l’enseignement des langues nationales dès le primaire est essentiel dans la formation des enfants.
Selon elle, apprendre directement le français à un enfant, c’est de lui faire violence. C’est pourquoi, l’ancienne directrice adjointe de l’Unesco invite les autorités publiques à s’inspirer des autres pays qui ont réussi cet exploit.
Hadja Aicha Bah rappelle que sous le règne de Sékou Touré, ‘’on s’est lancés dans l’enseignement des langues nationales sans avoir formé les enseignants. Maintenant, on doit tirer les leçons de tout ce qui s’est passé et redémarrer sur quelque chose de viable’’.
‘’L’enseignement des langues nationales est une obligation pour tout pays. Si nous voulons d’ailleurs une qualité dans la formation d’un enfant, on commence par sa langue maternelle. Vous prenez un enfant, vous l’amenez à l’école, on lui parle français, c’est une violence. Le gosse est perdu alors qu’il arrive avec beaucoup de connaissances. On doit bâtir sur ce qu’il connait, sa langue’’, conseille l’ancienne ministre.
A ceux qui sont réticent sur la faisabilité de l’enseignement des langues nationales, Hadja Aicha Bah indique qu’il ‘’y a des pays qui ont plusieurs langues, mais qui ont réussi à les enseigner. On peut aller voir comment ils ont réussi à le faire. A partir de la 3e année de l’école primaire, on introduit le français écrit pour en sorte que dès la 6e année, l’enfant maîtrise les deux’’.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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Idée formidable Mme Diallo. Il ya pleine d’exemple comme ça dans le monde.
Le swahili, l’hébreu les congolais et presque tout l’Europe (les différents pays enseignent leurs langues nationales.)
Mais , Mme Diallo la Guinée est tellement politique que vous entendrez des négationnistes qui vont continuer à raconter toute leurs salades pour saboter cette seine idée de Mme Diallo.
J’ai l’habitude dire que de par les traces encore visibles de leurs passages respectifs à la tête des ministères de l’enseignement pré-universitaire et des travaux publics, Aïcha Bah et CDD ont été sans doute parmi les 3 voire 5 meilleurs ministres de toute l’ère Lansana Conté.
Si d’aventure Mme Diallo aspire à reprendre du service sous cette gouvernance chaotique d’AC, c’est bien entendu son droit légitime. Mais dans l’état de délitement avancé où se trouve la société guinéenne actuellement, l’enseignement dans nos principales langues n’est certainement pas ce qu’il y a de plus urgent pour les Guinéens et l’avenir du pays en général.
Car un enfant peul, malinké, kissi ou guerzé… que l’on enseignerait en langue nationale soussou, à Conakry, Fria ou Forécariah…, sera-t-il nécessairement mieux loti pour assimiler des connaissances que si celles-ci lui sont enseignées en français, comme c’est le cas actuellement ? Rien n’est moins sûr que ça, malheureusement. Et ce, d’autant plus que cette belle initiative ne sera pas sans soulever rapidement des problématiques de besoins d’enseignants formés, de programmes et moyens pédagogiques et surtout d’outils scolaires adaptés.
Autant dire ce que Mme Diallo connaît pourtant assez bien, du reste: la Guinée des clivages ethniques exacerbés et du clientélisme sur fond de corruption d’AC n’est pas vraiment celle où enseigner tous les enfants d’une région dans la langue qui y est dominante serait nécessairement plus bénéfique pour tous.
Ainsi, si je puis humblement me permettre une suggestion à l’honorable soeur qu’est Mme Diallo, ce serait d’abord qu’elle s’implique du mieux qu’elle peut à la nécessaire restauration d’un climat de paix et de cohésion sociale dans le pays, ne serait-ce qu’en appuyant la dynamique salvatrice de la légalité constitutionnelle qui est amorcée à travers le FNDC.
Et une fois seulement que le cauchemar de l’actuelle gouvernance sera oubliée (d’ici 18 à 20 mois encore), qu’elle déroule ensuite sa judicieuse initiative; qui ira naturellement de pair avec de gros efforts de renforcement effectif de l’unité nationale. Car, en effet, seule celle-ci favoriserait à terme l’éclosion d’une langue nationale de travail que tous les Guinéens pourront utiliser et activer l’essor de développement du pays, d’ici 25 à 50 ans par exemple. Mais ne rêvons pas, c’est là un long chantier !