Une commissaire de la HAC à propos du général Doumbouya et Cie : ‘’Ces gens-là sont prêts à tout pour conserver le pouvoir’’
Face à des journalistes, des membres de la Haute autorité de la communication (HAC) ont prévenu que le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), présidé par le général Mamadi Doumbouya, ne reculera devant rien.
Sans les citer nommément, la commissaire Djénè Diaby a révélé que des patrons de presse ont reçu de l’argent de la présidence. ‘’Les patrons de presse ont eu leur part. Ce qui est caché, on va vous le dire. Ils ont reçu de l’argent à la présidence, main à main avec Mamadi Doumbouya. Chacun d’entre eux a signé’’, a-t-elle mercredi lors d’une rencontre à la maison de la presse de Kankan.
‘’Tu prends 300.000 dollars, 200.000 dollars, 100.000 euros dans les mains de quelqu’un et tu pars t’asseoir dans un studio pour l’insulter à la radio alors qu’il est plus fort que toi. Il va faire quoi ?’’, s’interroge-t-elle pour justifier la décision des autorités de retirer les licences d’exploitation des radios Djoma, FIM et Espace.
A qui veut l’entendre, elle dit que ‘’ces gens-là sont prêts à tout pour conserver le pouvoir’’, avant de souligner avec insistance que ‘’le pouvoir n’a pas d’amis. Ceux qui l’arrangent, il est avec ceux-là’’.
‘’C’est un pouvoir militaire’’, martèle Ibrahima Tawel Camara, commissaire à la HAC, l’autorité de régulation des médias en Guinée.
Selon la commissaire Diaby, le groupe Evasion a échappé de justesse à la sanction. ‘’Quand Evasion a compris que les gens étaient derrière, c’est de justesse qu’ils ont échappé. Je ne sais pas qui a conseillé Layé Mady, mais il a compris ces conseils et a fait profil bas. J’ai demandé après lui, on m’a dit qu’il est là, mais ile st complètement effacé. C’est ce qui a sauvé Evasion’’, assure-t-il.
Ibrahima Tawel Camara, commissaire à la HAC, rajoute que ‘’ces gens-là sont des militaires. C’est un régime d’exception. Ce n’est pas la loi qu’on vise. Ça, ce n’est pas leur affaire. C’est la force’’.
Il estime que ‘’Dieu a sauvé ces radios qui ont été sanctionnées. Qu’est-ce qu’on voulait ? On voulait attendre au moment où ces gens-là étaient en pleine émission, on tombe sur eux. Il a fallu des interventions pour que ce passage soit éliminé’’.
Pour étayer ses propos, il rappelle qu’avec Liberté FM, ‘’vous avez vu quand des militaires ont débarqué à la radio. Ils ont tout saccagé, frappé des journalistes, les installations techniques mises à sac’’.