[dropcap]U[/dropcap]n conflit domanial oppose la famille Diallo à celle Ouéndéno au secteur 4 du quartier Matoto-centre à Conakry. Selon les témoignages recueillis sur place, les faits remontent dans les années 80 où le vieux Oumar Diallo, après un arrêt de justice rendu par défaut le 27 janvier 1987, aurait reconnu avoir vendu un terrain de M. Jean Pierre Ouéndéno en compensation du sien.
Une allégation que M. Diallo rejette du revers de la main, prétextant qu’il n’a jamais connu ce Jean Pierre avant de négocier une quelconque vente de terrain avec celui-ci. Brandissant une attestation de cession datant de 1967, le vétérinaire Oumar Diallo nous relate les faits.
Reportage.

Oumar Diallo est un septuagénaire né à Tougué. Venu à Conakry, il a habité tout au début à Kaloum où il a fait la connaissance d’un vétérinaire de renom appelé Nyombi Keita, avant de décider de remonter vers la banlieue. C’est alors qu’il est venu à Matoto.
‘‘En 1965, j’ai coupé les arbres pour faire un champ de riz. Entre 1966 et 1967, j’ai semé du manioc. Quand ils ont vu que je me suis accroché au terrain, ils m’ont délivré une attestation de cession me rendant responsable et propriétaire légitime du terrain. Depuis lors, j’ai commencé à y travailler dans l’immobilier. Et peu après, j’ai demandé à ce que l’Habitat vienne faire la levée pour éviter que je continue d’y opérer sans document. Ils ont envoyé un topographe qui a fait la levée’’, nous raconte-t-il.
L’état du terrain conflictuel
Le terrain dont il s’agit s’étend sur une superficie de plus de 1000 mètres carrés, avec des arbres fruitiers, notamment des manguiers, du kola et du cacao, quatre bâtiments et un four à pain. Sur la forme dont il a été expulsé avec sa famille, M. Diallo se dit surpris et blâmé par la manière dont il a été déguerpi des lieux.
‘‘Ils sont venus à 3H 45 du jeudi 7 avril. On ne dirait pas que nous sommes tous des guinéens. Je n’ai jamais imaginé que le guinéen était aussi méchant jusqu’à un tel degré. C’est sérieux. C’est même honteux’’, s’indigne Oumar Diallo.
‘‘C’est surprenant. Où j’ai vécu depuis plus d’une cinquantaine d’années, que je me vois expulsé, avec mon âge. Je suis la cible numéro 1 dans ma famille. Je suis surpris d’être expulsé, par des hommes habillés et armés, avec tous mes enfants nés sur le même terrain. Je demande protection et la restitution de tous mes biens, suivie de la réintégration de ma famille dans ma concession au président de la République, au ministre de la Justice et au président de l’Assemblée nationale. Je dois être protégé pour vivre en liberté avec ma famille. Je ne suis pas un délinquant. Je ne l’ai jamais été depuis ma naissance’’, poursuit-il.
Démarches de M. Diallo après son expulsion
Dès les premières heures qui ont suivi son expulsion, le septuagénaire dit avoir saisi le président du conseil du quartier qui l’a référé aussitôt au président de la délégation spéciale de Matoto. Mais jusque-là, aucune procédure n’est engagée de sorte à trouver un dénouement à la crise. Or, Oumar Diallo estime qu’en faisant irruption à une heure indue de la nuit, les gendarmes au service de Jean Pierre Ouéndéno et de son huissier Albert Zogbélémou avaient une toute autre intention : celle de lui faire du mal. ‘‘La chance que j’ai eue est qu’ils ne me connaissent pas. Ils ne connaissent pas non plus mes enfants’’, révèle-t-il.
Appel aux autorités
Au regard de la tournure que pourrait éventuellement prendre ce conflit, l’expulsé Oumar Diallo interpelle les autorités à agir sitôt.
‘‘Je prie le ministre de la Justice de voir, vu mon âge, avec toutes les charges familiales qui reposent sur moi. J’ai des enfants, j’ai des petits-enfants, d’ouvrer dans le sens de mon retour dans ma concession. Aujourd’hui, nous vivons tous dans la nature. Plus d’une quarantaine d’âmes qui sont nées ici. Ça, c’est plus que le terrorisme. Le terrorisme sévit plus en Guinée qu’en Syrie. Un vieux comme moi, je n’ai pas besoin de mentir sur qui que ce soit ou me faire plaire pour qui que ce soit. Je n’en ai pas besoin. Je le dis entre Dieu et moi. Les biens qu’ils ont emportés, je ne peux pas les énumérer tous’’, regrette M. Diallo.

Les explications du camp d’en face
L’unique héritière de Jean Pierre, Léonie Ouéndéno soutient pour sa part qu’Oumar n’a pas été sorti fortuitement. Elle motive cet acte par ce qui suit : ‘‘Ce terrain ne lui appartient pas. Et il a voulu en faire sa propriété’’, plante-t-elle en introduction.
Poursuivant, dame Léonie indique que le contentieux c’est entre son défunt père et le vieux Oumar qui travaillaient tous à l’abattoir de Coléah où l’un était chef comptable et l’autre, gardien du parc animalier qui s’y trouvait. Une affirmation que rejette en bloc le mis en cause qui dit n’avoir jamais servi à l’abattoir au titre de qui que ce soit.
‘‘Il (Oumar Diallo, ndlr) a vendu ce terrain à mon père. En ce temps, il y avait là un bâtiment de trois chambres et salon. Et à chaque fois que mon papa lui demandait de libérer le coin, il a toujours su trouver un alibi jusqu’au décès de celui-ci. Alors que nous avions tous les dossiers qui attestent l’appartenance de ce terrain à mon papa’’, déclare-t-elle.
La famille Ouéndéno se positionne pour (re) lancer l’affaire
Selon les dires de Léonie Ouéndéno, elle a déboursé environ 155 millions de francs guinéens pour réussir à s’installer là. Ce montant se répartit comme suit : 60 millions versés à l’huissier, 75 millions à l’avocat, 10 millions au Haut commandement. Egalement 10 millions à l’escadron mobile N°4 de Matoto.
Oumar Diallo pris pour responsable de la mort de Jean Pierre Ouéndéno
De graves accusations sont aujourd’hui portées contre Oumar Diallo. Il est soupçonné d’avoir tué le nommé Jean Pierre Ouéndéno. ‘‘Il a passé 28 ans dans la concession de mon papa. Alors, s’il cherche à poursuivre cette affaire, nous allons l’emmener à payer tout le loyer pour ce temps mis chez nous. J’ai dépassé assez de concessions, mais pourquoi c’est ici je suis venue sortir quelqu’un. D’ailleurs, c’est lui qui a tué mon père, parce qu’à peine qu’ils ont quitté la justice, mon papa a contracté une maladie qui a fini par l’emporter le 20 mars 1987’’, accuse dame Léonie Ouéndéno.
Mady Bangoura, pour VisionGuinee.Info
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Cette petasse de femme est une menteuse. Son père est mort en 1987, pourquoi c’est en 2016 qu’elle amène ses hommes sortir ce vieux dans cet endroit où il vit depuis 1967.
Ensuite elle dit que c’est le vieux qui a tué son pere. Quelqu’un peut tuer ton pere depuis 1987 et c’est aujourd’hui que tu l’accuses ?
C’est une pute cette salope