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‘’Une personne peut évoluer avec le cancer du sein pendant 10 ans, sans ressentir les symptômes’’, alerte un médecin

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Soutra

Malgré les progrès significatifs réalisés dans la lutte contre le cancer du sein, la maladie continue de sévir. Dans un entretien accordé à notre rédaction, Dr Mariame Diallo, gynécologue-obstétricienne et cheffe du service de la maternité de l’hôpital préfectoral de Coyah, est revenue sur la prévention, les symptômes et les différents types de traitement de cette pathologie.

Elle a mis un accent particulier sur la sensibilisation à cette maladie et invite les femmes à se faire dépister à tout moment afin de détecter d’éventuelles lésions, pour faciliter la prise en charge et augmenter les chances de survie.

VisionGuinee : Qu’est-ce que le cancer du sein et quels sont les différents types ?

Le cancer du sein peut être défini comme une prolifération maligne des cellules du tissu mammaire. C’est une pathologie très fréquente. On dit que c’est le premier cancer chez la femme dans le monde. En Guinée, il est le deuxième cancer chez la femme, après celui du col de l’utérus. Son incidence est réellement élevée.

Il existe principalement deux types de cancer du sein qui sont les plus fréquents : le cancer canalaire et le cancer lobulaire infiltrant. Parmi ces deux types, c’est l’histologie qui permet de les différencier. Ce n’est ni la palpation clinique, ni la mammographie qui nous dira si c’est un cancer canalaire ou lobulaire. C’est l’histologie qui détermine cela. Il existe d’autres types de cancers plus rares (…), mais ces deux-là sont les plus fréquents.

Comment prévenir cette maladie ?

La prévention consiste à agir de manière à éviter l’apparition de la maladie, cela constitue la prévention primaire. Il y a également la prévention secondaire, qui permet de découvrir la maladie à un stade précoce. En effet, si la maladie est découverte à temps, cela nous donne la possibilité de la traiter et de sauver la vie du patient. La prévention primaire agit sur certains facteurs. Parmi ces facteurs, certains sont modifiables et d’autres non. Il est important d’adopter une hygiène de vie saine, une activité physique régulière, une alimentation équilibrée, de réduire la consommation de graisses, car l’obésité est citée comme un facteur de risque. Il faut également limiter la consommation d’alcool et de tabac, des substances qui génèrent de nombreux cancers, notamment celui du sein.

Parlez-nous des symptômes du cancer du sein ?

Il existe plusieurs signes évocateurs. Lorsqu’on palpe une masse, il est important de savoir si celle-ci est cancéreuse ou bénigne, car il existe aussi des pathologies bénignes. Dès qu’on détecte cette masse, il faut consulter un spécialiste pour faire la distinction. Si le sein prend une couleur d’orange ou si une boule est palpée au niveau des aisselles, ce sont des signes évocateurs. Il peut également y avoir un changement de forme des seins. Si l’un des seins devient plus gros que l’autre, c’est un signe qui peut alerter. Les démangeaisons importantes sont aussi un symptôme à ne pas négliger.

L’apparition de douleurs inhabituelles, indépendantes du cycle menstruel, est également un signe. Certaines femmes ressentent des douleurs à l’approche des règles, mais ces douleurs ne sont pas nécessairement liées au cancer. En revanche, lorsque les douleurs sont permanentes et non liées au cycle menstruel, elles peuvent être des signes d’alerte. Des écoulements anormaux peuvent aussi être observés. En général, le traitement des seins peut entraîner des écoulements, mais ce n’est pas tout écoulement qui est un signe de cancer. Parfois, il s’agit de phénomènes physiologiques. Cependant, si l’écoulement devient verdâtre, jaunâtre, ou s’il s’agit de sang, cela doit être pris très au sérieux.

Quels sont les traitements disponibles ?

Les traitements peuvent être médicamenteux, physiques (comme la radiothérapie) ou chirurgicaux. En ce qui concerne les traitements médicamenteux, il existe la chimiothérapie. Certaines molécules spécifiques sont utilisées en chimiothérapie (…). La chimiothérapie est généralement utilisée pour les cancers très avancés, où l’on cherche à réduire la taille de la tumeur avant une intervention chirurgicale. Il y a aussi l’hormonothérapie pour les cancers hormonaux sensibles. Parmi les médicaments les plus utilisés dans ce cadre, on retrouve des anti-œstrogènes comme le tamoxifène et des inhibiteurs de l’aromatase.

Concernant les traitements physiques, il y a la radiothérapie, qui consiste à utiliser des rayons X pour détruire les cellules cancéreuses.

Les traitements chirurgicaux dépendent du stade de la maladie. Si la maladie est découverte tôt, à un stade sans métastases, on peut se contenter d’enlever la tumeur, ce qu’on appelle la tumorectomie. Si le cancer a affecté un cadran entier du sein, une quadranectomie ou une mastectomie peut être envisagée.

Ce traitement est-il coûteux ?

Oui, ces traitements sont coûteux. De plus, les effets secondaires, en particulier ceux de la chimiothérapie, peuvent être importants et entraîner d’autres problèmes dans l’organisme. Bien que ces traitements agissent contre le cancer, ils peuvent parfois provoquer des effets secondaires indésirables. Toutefois, en matière de traitement, il faut toujours évaluer la balance entre les bénéfices et les risques.

Comment accompagner ces malades pour gérer le stress ?

Il est essentiel d’encourager ces malades à consulter un psychologue pour une évaluation psychologique, en tenant compte de l’acceptabilité de la maladie et des différents problèmes du malade. Il faut les accompagner dans leur parcours de traitement et maintenir un lien social. Le soutien psychologique est crucial pour que la personne puisse surmonter la maladie.

Quels conseils avez-vous à donner à ces femmes ?

Le premier conseil est de faire le dépistage. Il est important de sensibiliser les femmes sur les facteurs de risque pour qu’elles comprennent que cette maladie existe et qu’elle peut toucher n’importe qui. Une personne peut évoluer avec cette maladie pendant 10 ans sans ressentir de symptômes. Les symptômes, comme les masses dans le sein ou la rétraction des mamelons, ne sont parfois découverts qu’à un stade très avancé, lorsque la maladie est déjà bien installée. La sensibilisation, l’autopalpation, ainsi que la mammographie systématique des femmes à partir de 40 ans peuvent permettre de déceler des lésions précancéreuses à un stade plus précoce, offrant ainsi une meilleure chance de traitement et d’élimination de la maladie. Enfin, ce dont nous parlons aujourd’hui, c’est déjà une grande étape de sensibilisation.

Pour les femmes qui ont déjà la maladie, il est essentiel de les encourager et de sensibiliser leur entourage. En effet, une personne ayant une mère ou une tante atteinte de cancer du sein court un risque plus élevé de développer cette maladie.

Merci, Docteur.

C’est à moi de vous remercier.

Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
00224 621 85 28 75 / djiwo.barry@visionguinee.info

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