[dropcap]L[/dropcap]e weekend dernier, des heurts ont éclaté entre militaires et populations dans la préfecture de Mali. Ces violences ont engendré plusieurs dégâts matériels important et des blessés graves. Le colonel Issa Camara, ancien membre du CNDD, et ses hommes seraient à l’origine de ces violences.

Interrogé par la presse, Mamady Kaba, président de l’Institution nationale indépendante des droits de l’Homme (INIDH) affirme que les activistes des droits de l’Homme, les organisations de la société civile ainsi que les partis politiques sont interpellés par les évènements survenus dans la ville de Mali.

Il exige que des enquêtes sérieuses soient menées pour situer les responsabilités dans ces violences. “Les forces de défense et de sécurité, qui doivent normalement protéger les citoyens, ont violenté les populations et mis en cause leur sécurité. Le colonel Issa Camara a défié l’autorité civile, ça c’est plus inquiétant que le tout reste. Parce que le respect de l’autorité civile est l’une des conditions essentielles de l’exercice du métier des armes. Une autorité militaire qui n’est pas disposée à se soumettre à l’autorité civile est un criminel, c’est une rébellion même’’, explique Mamady Kaba.

“Il faut que l’officier et tous ceux qui ont travaillé avec lui dans cette rébellion soit sanctionné conformément à la loi. Car l’impunité a trouvé trop de justifications dans notre pays. A chaque fois que nous sommes face à des situations délicates, nous trouvons toujours des portes de sorties pour ne pas rendre la justice. Ce qui fait que nous avons des situations aussi compliquées et désolantes les unes que les autres’’, martèle-t-il.

Pour appuyer son argumentaire sur une base plus ou moins solide, Mamady Kaba cite le dossier sur les évènements douloureux du 28 septembre 2009. ‘’Nous tardons à rendre justice dans les crimes du 28 septembre, donc, ceux-là qui étaient aux affaires pendant la transition continuent de croire qu’ils sont dans la transition. Ils travaillent à défier l’autorité de l’Etat’’, argumente le président de l’INIDH.

Il invite la hiérarchie militaire à ouvrir des enquêtes sérieuses pour que, dit-il, tous ceux qui ont adhéré à cette “rébellion” soient sanctionnés conformément à la loi.

Djiwo Barry, pour VisionGuinee.Info

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