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Violences post-électorales : prêcher la paix au nom de la démocratie

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[dropcap]C[/dropcap]omme si c’était une prédestination en Guinée, les cycles électoraux sont bien trop souvent entachés de violences déclenchées par des tensions politiques. Les protagonistes justifient ces violences par l’irrégularité du processus.

Alors qu’en général, ce sont des paisibles citoyens qui en sont tragiquement victimes. Pourtant, ce ne sont pas les initiatives encourageant un processus pacifique qui manquent.

Depuis l’annonce des résultats du scrutin du 4 février, plus de cinq guinéens ont été tués suite à des violences postes électorales. Des dégâts matériels sont également enregistrés. Ces violences ont incité des organisations de la société civile à mener diverses actions qui concourent rétablir le dialogue entre les différents acteurs du processus électoral, mais aussi qui prônent l’apaisement afin d’éviter des troubles.

C’est dans ce contexte que le Conseil Communal des organisations de la société civile de Matoto, mène une campagne de sensibilisation dans les 38 quartiers de la commune. Des marchés aux cafés, et même jusque dans les maisons, des jeunes plaident pour l’apaisement et un règlement pacifique des contentieux.

Le chargé de la communication de cette structure, plutôt satisfait du déroulement de leurs activités, se félicite de l’intérêt qu’accordent les citoyens de Matoto au processus. « A travers le conseil régional de la société civile, nous avons été mandaté, à passer dans les quartiers de Matoto afin de sensibiliser la population à la paix et à l’acceptation des résultats des élections. Ainsi, partout où on passe, nous appelons au calme et recommandons des recours pacifiques pour la gestion des litiges. »

Il dit constater que les citoyens à la base sont aussi préoccupés par le climat post-électoral. « Lors des échanges, des citoyens partagent avec nous des anecdotes et leurs expériences vécues dans leur environnement immédiat, on comprend que tout le monde souhaite la paix pour ce pays », nous a raconté Alhassane Barry.

Présent dans l’un des focus-groupes tenu à Entag, Mamadou Diogo Diallo, citoyen de ce quartier visiblement acquis à la cause pacifique, exhorte ces concitoyens et particulièrement les jeunes à plus de responsabilité. « Il n’est dans l’intérêt de personne de revendiquer une quelconque victoire par des actes de violences. Voir des jeunes et des forces de l’ordre semer le trouble dans la cité, est une situation qui doit interpeller tout guinéen épris de paix. Puisque cela ne peut contribuer aucunement au renforcement de la démocratie dans notre pays. J’invite les jeunes à réserver leur énergie pour des actions qui concourent au développement de la nation », conseille le jeune tailleur.

Jouer la carte de la transparence, investir dans l’éducation citoyenne et prêcher la non-violence à travers de telles activités en période électorale, en impliquant les jeunes et les femmes, pourrait d’avantage contribuer à minimiser les violences électorales et autres incidents liés au processus.

APAC Guinée

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