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Vivement le report de l’élection présidentielle !

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Soutra

Pour réussir la transition en cours, un travail de fond s’impose sur plusieurs aspects de la feuille de route. L’objectif ne doit pas être simplement d’organiser une élection, mais de garantir un scrutin crédible, inclusif et porteur de stabilité pour la Guinée.

D’abord, le système de parrainage, dans sa forme actuelle, pose de sérieux problèmes. Il doit être suspendu ou supprimé pour cette fois, car il perd tout son sens dans un contexte où les délégations spéciales ne peuvent pas être considérées comme des autorités municipales légitimes.

De plus, le fait que le parrainage ne soit ni pluriel ni secret constitue un obstacle majeur à la participation des candidats indépendants, limitant ainsi le pluralisme démocratique.

Ensuite, le calendrier électoral actuel rend pratiquement impossible une préparation sérieuse des candidatures : le temps imparti, notamment pour les visites médicales et la constitution des dossiers, est trop court et crée des conditions inéquitables.

Par ailleurs, il est impératif de régler les questions politiques pendantes, notamment celles concernant les grands partis que sont le RPG et l’UFDG, avant toute élection présidentielle. Sans cela, le processus risque de manquer de légitimité et de compromettre la paix sociale.

L’idéal serait donc d’organiser d’abord les élections municipales et législatives, afin de rétablir la représentativité des institutions locales et nationales avant le choix du futur président.

Enfin, une relecture des textes électoraux s’impose pour revisiter les fondements et la pertinence du parrainage, en vue d’en faire un véritable outil démocratique plutôt qu’un instrument d’exclusion.

Mieux vaut une bonne élection avec le temps, c’est un gage de stabilité, qu’un scrutin mal préparé qui engendre des incertitudes.

Mamadou Dian Dieng

Soutra
1 commentaire
  1. Ousmane Mohamed CAMARA dit

    Le parrainage électoral en Guinée : entre légitimité juridique et exigence démocratique

    Le parrainage : un mécanisme encadré et constitutionnel
    Contrairement à l’affirmation selon laquelle le parrainage devrait être suspendu, il convient de rappeler que :

    Le nouveau Code électoral guinéen, adopté en 2025, consacre le parrainage comme une modalité légale de validation citoyenne des candidatures indépendantes (articles 247 à 253).

    Le parrainage est distinct du soutien des autorités locales : il repose sur des signatures citoyennes, et non sur l’aval des délégations spéciales. L’argument de leur illégitimité ne remet donc pas en cause le mécanisme lui-même.

    La pluralité et la confidentialité du parrainage sont encadrées par les textes. Si des ajustements sont souhaitables, ils doivent se faire par voie législative, et non par suspension unilatérale.

    La suppression du parrainage sans base juridique constituerait une violation du Code électoral et créerait un précédent dangereux en matière de sécurité juridique.

    Le calendrier électoral : rigueur et faisabilité

    Le décret présidentiel N°D/2025/0178/PRG/SGG fixe les délais de dépôt des candidatures et les modalités pratiques, conformément aux articles 341 et suivants du Code électoral.

    La Direction Générale des Élections (DGE) a publié un guide opérationnel clair, avec des délais raisonnables pour les visites médicales, les pièces administratives et les parrainages.

    En droit électoral, l’égalité des chances ne signifie pas l’absence de contraintes, mais la possibilité pour tous les candidats de se conformer aux mêmes règles dans les mêmes délais.

    Allonger indéfiniment les délais ou modifier le calendrier sans base légale pourrait compromettre la crédibilité du processus et ouvrir la voie à des contestations post-électorales.

    L’ordre des élections : une question de souveraineté institutionnelle

    Le choix d’organiser la présidentielle avant les municipales ou législatives relève de la feuille de route souveraine de la transition, validée par les autorités compétentes.

    Le droit guinéen ne prévoit aucune hiérarchie obligatoire entre les types d’élections. L’ordre retenu vise à restaurer la légitimité nationale, avant de redéployer la représentativité locale.

    Les grands partis politiques (RPG, UFDG) ne sont pas juridiquement exclus du processus. Leur participation dépend de leur conformité aux règles électorales, et non d’un préalable politique.

    Conditionner l’élection présidentielle à des arrangements politiques extérieurs au cadre légal affaiblirait la souveraineté du processus électoral.

    Relecture des textes : oui, mais dans le respect des institutions

    Toute relecture du Code électoral doit passer par les canaux législatifs compétents (CNT ou Assemblée nationale), et non par des appels publics à la suspension de dispositions en vigueur.

    Le parrainage, comme tout mécanisme électoral, peut évoluer, mais doit être appliqué tant qu’il est en vigueur, sauf décision contraire du législateur.

    Conclusion juridique

    Le processus électoral en cours repose sur des textes adoptés, promulgués et appliqués par les institutions compétentes. Contester leur application sans base juridique affaiblit la légitimité de la transition. La stabilité ne vient pas du report, mais du respect des règles et de l’inclusivité dans le cadre légal.

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