[dropcap]A[/dropcap] l’instar des autres pays du monde, la Guinée a célébré jeudi la Journée internationale dédiée à la lutte contre la corruption. Dans une déclaration, le Premier ministre Mohamed Beavogui a rappelé que le phénomène de corruption gangrène la société guinéenne à tous les niveaux.

Voici comment le Premier ministre justifie le coup d’Etat…

‘’La lutte contre ce fléau tenace est à la fois un droit et une responsabilité collective. Cette lutte appelle l’action de l’Etat à travers le pouvoir public. Elle interpelle aussi le secteur privé et la société civile dans toutes leurs composantes’’, indique le chef du gouvernement.

Dans notre pays, souligne-t-il, ‘’le phénomène de corruption affecte toutes les sphères de la vie économique et sociale. Il révèle un caractère structurel et une dimension multiforme connue de tous. Ce sont notamment des détournements de deniers publics, les transferts illicites de fonds et les blanchissements des capitaux’’.

L’année dernière, rappelle Mohamed Beavogui, ‘’l’ONG Transparancy international a classé la Guinée au 137e rang mondial sur 178 pays, avec une note de 28 points sur 100. A lui seul, ce classement illustre l’ampleur de fléau et de ses pratiques assimilées dans notre pays’’.

Aussi, enchaine-t-il, ‘’il y a deux ans, les pertes que le pays a subies sous les faits de ces vols, car il s’agit bien de vols de tous par quelques-uns, étaient évaluées à plus de 600 milliards GNF’’.

Face à cette situation, fait-il remarquer, ‘’le peuple est dérobé du ‘’financement de sa santé, de son éducation, de ses routes. Les conséquences de ces perditions sont connues de tous à savoir une faiblesse de l’économie en dépit de croissance portée sur l’extraction minière, une accentuation de la pauvreté, l’état désastreux et insoutenable de nos routes et voiries, le chôme endémique des jeunes entrainant des aventures périlleuses vers l’occident, la faible qualité des soins de santé et des infrastructures éducatives, la faiblesse des investissements directs étrangers’’.

‘’Ces facteurs parmi tant d’autres ont conduit à l’intervention de nos vaillantes forces de défense et de sécurité et la prise du pouvoir le 5 septembre dernier par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) sous la direction du colonel Mamadi Doumbouya’’, dit-il pour justifier le putsch militaire contre le régime d’Alpha Condé.

Il affirme que ‘’l’une des missions du gouvernement consacré dans la charte de la transition consiste à l’instauration d’une culture de bonne gouvernance et de citoyenneté responsable’’, tout en précisant que ‘’lutter contre la corruption, c’est non seulement lutter contre le crime, mais aussi encourager notre foi en notre nation, à nos valeurs de travail, de justice et de solidarité’’.

Le Premier ministre promet qu’avec le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) au pouvoir, les richesses seront ‘’enfin distribuées de façon équitable’’. Il annonce que ‘’le gouvernement entend se déployer sur le double front de l’intervention et de la répression en s’appuyant notamment sur la réforme de l’administration publique et de la justice’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuine.Info

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