[dropcap]L[/dropcap]e 29 décembre 2015, l’OMS a déclaré la fin de la chaine de transmission de l’épidémie à virus Ebola en Guinée. Un mois après cette déclaration, force est aujourd’hui de constater la réapparition de certaines pratiques à risque, notamment l’abandon du lavage systématique des mains dans les lieux publics et les ménages, le refus de tester les corps des défunts, la non-identification de cas de maladies fébriles.

C’est au regard de cette situation qui expose hautement la population guinéenne à la résurgence de la maladie que le coordinateur de la cellule de riposte à Ebola, entouré de ses partenaires de lutte, a animé une conférence de presse jeudi 28 janvier à Conakry, pour tirer une sonnette d’alarme.

D’entrée, le docteur Sakoba Keita a déploré le fait qu’il y ait du relâchement dans les mesures de contrôle et de prévention dans les  deux pays voisins, notamment au Liberia et en Sierra Leone. Pour ainsi inverser la tendance et éviter à la Guinée une telle situation, Dr Keita a défini en deux axes l’action à entreprendre pour empêcher qu’Ebola ressurgisse en Guinée.

‘‘C’est d’abord d’accentuer la communication vis-à-vis de la population pour lui expliquer les actions à mener en cette phase de 90 jours recommandés par l’OMS’’, a-t-il indiqué.

‘‘Deuxièmement, poursuit le coordinateur de la cellule de riposte à Ebola, c’est de mener des actions de suivi des personnes sorties guéries de nos centres de traitement. Et aussi, d’enclencher des actions ou de prise en charge autour  des complications de cette maladie connue de tous, ainsi que de gérer les problèmes socioéconomiques’’.

Pour le représentant de l’OMS en Guinée, la déclaration de la fin de l’épidémie d’Ebola n’est pas synonyme de son éradication totale. ‘‘Plutôt, cela signifie que le virus ne se transmet plus d’un être humain à un être humain pour cet instant précis’’, a avancé le professeur Mohammed Belhocine.

Dans une déclaration du gouvernement rendue publique par le responsable de l’unité de communication de lutte contre Ebola, Fodé Tass Sylla, il est fait mention qu’eu égard aux souffrances causées à la Guinée durant les années 2014 et 2015 sur le double plan social (vies humaines perdues, orphelins, veuves, veufs et pèlerinage ) et économique (commerce, minier, agricole), le gouvernement guinéen est déterminé à renforcer les acquis de la riposte à la maladie.

‘‘Aussi, le gouvernement invite tous les citoyens au respect rigoureux des dispositions suivantes : la pratique systématique du lavage des mains avec du savon ou des produits désinfectants dans les ménages et les lieux publics, la notification de tous les cas de maladie fébrile à la formation sanitaire la plus proche, le test de diagnostic Ebola à tous les corps des personnes décédées principalement dans les préfectures de la Basse Guinée, de Nzérékoré, de Macenta et de Guéckédou, l’interdiction de tout transfert de corps d’une préfecture ou commune à une autre sans certificat de transfert délivré par les autorités sanitaires désignées à cet effet’’, peut-on lire entre autres lignes dans l’adresse gouvernementale.

‘‘Par ailleurs, poursuit le communiqué, le gouvernement invite les leaders religieux à exiger le certificat de non-Ebola avant la toilette funèbre, les départements en charge de la santé, de la sécurité, de la défense, de la communication, de l’Action sociale, de l’éducation, des affaires religieuses, de l’administration du territoire et de la décentralisation à appliquer et faire appliquer le contenu du présent communiqué.

Mady Bangoura, pour VisionGuinee.Info

00224 664 29 48 51/mady.bangoura@visionguinee.info