Près de quatorze années après les faits, l’occasion a été donnée lundi à Yayé Fatou Barry, victime de coups et blessures volontaires, d’expliquer ce qu’elle a vécu le 28 septembre 2009 au stade de Conakry.

Après avoir retracé le chemin parcouru jusqu’au lieu de regroupement des manifestants, Yayé Fatou Barry affirme que la débandade a commencé quand les leaders politiques ont commencé à tenir leurs discours à la tribune du stade du 28 septembre.

‘’Nous étions arrêtés quand nous avons entendu des coups de feu. On était dans l’ambiance mais tout le monde s’est levé. Moi j’étais arrêtée à la tribune où étaient les leaders. C’est là quelque chose est venu pénétrer mes lunettes et me blesser au front jusqu’à présent cette chose-là se trouve dans ma tête et me fait mal. J’ai subi des bastonnades là-bas. En descendant, j’ai vu Jean Marie Doré, on le torturait. Ils l’ont enlevé sa cravate pour l’attacher avec. Le sang coulait de sa bouche’’, explique-t-elle à la barre.

Ayant porté plainte pour coups et blessures volontaires, Yayé Fatou Barry dit ne pas être en mesure de reconnaitre ceux qui s’acharnaient sur l’ancien Premier ministre Jean Mari eDoré. ‘’J’avais mes lunettes cassées, j’avais du sang sur mon visage, je ne voyais pas assez’’, justifie-t-elle.

Avant d’ajouter que ‘’j’ai rencontré d’autres aussi qui m’ont bastonnée et déchiré mes habits. C’est en ce moment j’ai eu le réflexe d’aller sauter le mur afin de m’en sortir. Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas le faire. Si je tentais, j’allais me blesser ou même mourir. J’ai accepté les coups jusqu’à ce que je tombe par terre. J’ai vu que ça tirait partout et il y avait des bérets rouges et verts ainsi que des agents de la CMIS, mais je ne peux reconnaître aucun d’entre eux’’.

Elle dit avoir ensuite tenté de courir pour avoir la vie sauve. Grâce à l’aide d’un jeune mécanicien qui la connaissait, elle a pu rejoindre l’extérieur du stade.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info

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