[dropcap]L[/dropcap]e député de la mouvance, Amadou Damaro Camara n’est pas content du blocage du dialogue après deux journées de concertation au Palais du peuple. Vendredi, au terme des négociations en présence de la communauté internationale, la mouvance et l’opposition ont trouvé un consensus sur le chronogramme électoral concernant les communales.

Samedi, le blocage est né après que l’opposition ait exigé un acte de la CENI qui atteste l’annulation du chronogramme électoral, question préjudicielle de l’opposition. ‘’Dès le premier jour du dialogue, le porte-parole de l’opposition Aboubacar Sylla nous a fait savoir que la délégation des opposants avait un seul mandat : obtenir l’annulation du chronogramme électoral avant de continuer le dialogue. Pourtant, lors des négociations préliminaires, l’opposition n’avait demandé que la suspension des activités de la CENI concernant exclusivement les élections communales et communautaires durant le dialogue’’, explique Amadou Damaro Camara, le président du groupe parlementaire de la mouvance.

Malheureusement, déplore le député, ‘’on a été surpris de voir avant-hier au cours du dialogue, qu’au lieu de suspension, l’opposition demande plutôt l’annulation du chronogramme. Toutefois, la mouvance n’était pas d’avis. Nous nous sommes posés la question de savoir si on annule le cartogramme électoral, c’est jusqu’à quand ? Et qu’est-ce que nous, mouvance, avons en contrepartie ?’’, s’interroge-t-il.

Mais au finish, souligne l’honorable Damaro Camara, ‘’vendredi on est tombé d’accord sur l’annulation du chronogramme et on a établi l’ordre du jour du dialogue. Mais pour l’opposition, il fallait que la CENI se prononce dans la salle de négociations. Ce qui aux yeux de la mouvance était un peu ridicule puisqu’on ne peut pas demander au président d’une institution électorale, accompagné de deux ou trois de ses collaborateurs, de prendre la décision d’annuler un chronogramme dont la date n’est pas fantaisiste’’.

‘’C’est ainsi que la CENI a dit à l’opposition que seule la plénière peut prendre une telle décision. Cette plénière a eu lieu ce samedi matin et la commission électorale a indiqué qu’elle prend acte de la décision mais qu’elle l’intégrera aux conclusions du dialogue’’, précise-t-il.

Alors que le dialogue devrait se poursuivre samedi, assure Damaro Camara, l’opposition a mis sur la table une autre question préjudicielle. ‘’L’opposition dit qu’elle ne continue pas le dialogue tant que la CENI ne prend pas un acte’’, regrette le député de la mouvance, qui dit ne pas comprendre l’attitude du porte-parole de l’opposition. ‘’Aboubacar Sylla qui n’est pas venu au dialogue ce samedi n’a même pas eu la courtoisie de venir s’excuser auprès de la communauté internationale, on ne sait pas pourquoi. Il a été remplacé par Baadiko Bah qui s’exprime au nom de l’opposition’’.

Pendant que l’opposition exige un acte qui prouve l’annulation, la CENI exige une proposition de date en contrepartie. ‘’La CENI estime qu’on ne peut pas lui demander d’annuler son chronogramme sans indiquer une nouvelle période souhaitée par les deux camps politiques’’, confie l’honorable Damaro, qui rappelle à l’opposition qu’il est hors de question de toucher à la présidentielle prévue le 11 octobre prochain.

En attendant, la mouvance et l’opposition ont tout le week-end pour réfléchie avant de se retrouver à nouveau lundi pour tenter d’aplanir leurs divergences.

Aissatou Diallo, pour VisionGuinee.Info

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