[dropcap]L[/dropcap]e président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL) estime qu’aucun argument ne justifie l’augmentation du prix du carburant à 11 000 GNF le litre à la pompe par les autorités. Aliou Bah reste convaincu que cette démarche des dirigeants va appauvrir davantage les guinéens.

Cet opposant indique que cette hausse du prix des produits pétroliers n’est ni plus ni moins que l’une des conséquences du troisième mandat d’Alpha Condé.

‘’Nous vivons les conséquences d’une situation dramatique que certains ont voulu pour notre pays. Il n’y a pas d’arguments à placer pour justifier une augmentation du prix du carburant, pace que nous avons des gouvernants qui sont complètement mal inspirés et quelques fois très paresseux. Ils ne vivent que de ce qu’on appelle la répression fiscale’’, indique Aliou Bah.

‘’C’est-à-dire, on identifie un certain nombre de denrées que les populations consomment régulièrement et on y pose des taxes. Et puis, c’est une façon d’amaigrir la vache laitière étant donné qu’en matière économique, il est toujours recommandé d’élargir l’assiette fiscale pour y faire des prélèvements raisonnables afin d’avoir quelque chose de plus grand, qui sera plus redistribué sans que ça ne fasse souffrir une entité ou une autre’’, explique-t-il.

Le président du MoDeL assure que cette augmentation ne résoudra pas le déficit causé par la facture du troisième mandat. ‘’Ce qui est grave, c’est que le gouvernement pense que de cette façon, il peut résoudre le problème. Mais c’est une façon de se faire des illusions. Parce qu’à terme, ils vont gagner un peu d’argent en volume, mais en valeurs, ils perdront. Parce que l’inflation qui va suivre dans les prochains jours va s’accélérer’’, prévient Aliou Bah

‘’Ça veut dire qu’il n’y a pas de production supplémentaire, il n’y a pas de valeur ajoutée dans notre économie. Il y a plutôt une masse monétaire qui va continuer de se créer et beaucoup d’acteurs vont se retirer du circuit économique’’, poursuit-il.

Par exemple, dit-il, ‘’quand les revenus n’augmentent pas, vous avez potentiellement 100 véhicules qui consommaient chacun 10 litres de carburant par jour. Avec cette situation qui devient de plus en plus intenable, vous avez tout le risque de 50 véhicules sortent de la circulation, parce qu’ils n’ont plus la possibilité de se payer la quantité de carburant’’.

‘’Ça veut dire qu’à cause d’une mesure maladroite, vous réduisez 50 emplois. Donc sur 50, vous ne pouvez pas rattraper ce que vous gagniez sur 100. Et quelque temps après, les 50 autres aussi vont se réduire drastiquement. C’est en ce moment qu’on verra qu’il y aura une implosion sociale, parce que les gens se rendront compte que la situation est intenable. Maintenant, imaginez le cas de toutes les petites entreprises avec des entrepreneurs qui se démerdent’’, conclut M. Bah.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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