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Après sa sortie de prison, Bogola Haba plaide pour une ‘’équipe de transition qui peut nous éloigner des démagogues’’

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[dropcap]C[/dropcap]onformément aux directives du colonel Mamady Doumbouya, près de 80 prisonniers politiques ont recouvré leur liberté. A sa sortie de prison, Bogola Haba, porte-parole de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique et dernier opposant à avoir été jeté dans les geôles d’Alpha Condé se réjouit du coup d’Etat et plaide pour un gouvernement de transition composé de patriotes. Entretien…

VisionGuinee : Vous faites partie de détenus politiques qui ont été libérés par la junte militaire. Quel état d’esprit vous anime ?

Bogola Haba: C’est une satisfaction totale pour moi et pour le peuple de Guinée. La satisfaction, ce n’est pas parce que nous sommes forcement libres en tant qu’individus. Mais c’est parce que le peuple de Guinée s’est débarrassé du 3e mandat avant que nous sortons. C’est l’objectif pour lequel nous nous sommes battus. Si cet objectif est atteint, la satisfaction est au comble. L’autre satisfaction, c’est parce que nous sortons de prison avec l’ensemble des autres prisonniers politiques. Des jeunes innocents qui s’y trouvent mais aussi des militaires détenus pendant des mois, voire des années, sans jamais voir vu un juge.  Si le Comité national pour le redressement et le développement (CNRD) décide de les libérer, la satisfaction est totale. Le seul bémol, c’est que  les victimes de nos combats ne seront pas là pour célébrer cette victoire.

Depuis la prison, comment avez-vous accueilli la nouvelle de la chute d’Alpha Condé ?

C’était une sorte de délivrance. C’est pourquoi, nous remercions le colonel Doumbouya et son équipe. D’ailleurs moi, j’étais déjà en prison pour cela, dans mes chefs d’accusations, ils m’ont accusé d’avoir demandé à l’armée de prendre le pouvoir comme ce fut le cas le 3 avril 1984. J’avais fait plusieurs communications dans ce cadre. Parce que nous savions pertinemment que les accords d’Ouagadougou engageaient l’armée à retourner dans les casernes et laisser les champs politiques aux hommes politiques. Cela n’a pas été scrupuleusement été respecté par les forces de défense et de sécurité (…). Le non-respect de l’article de l’engagement de l’article 27 déliait l’armée de son engagement primaire. Il était donc normal que l’armée revient pour faire la correction. Donc quand nous avons vu le coup d’Etat, c’était une satisfaction totale pour nous.

Après ce putsch militaire, quelle attitude l’ANAD doit adopter face au colonel Mamady Doumbouya et à ses hommes ?

Il faut s’associer rapidement au colonel Doumbouya et à son équipe pour les encadrer et avec la communauté internationale afin qu’ensemble, nous puissions mettre en place une équipe de transition qui peut nous éloigner des démagogues. Parce que nous connaissons la Guinée, le changement de vestes est devenu monnaie courante, pour ne pas qu’on ait du Alpha sans Alpha. C’est le défi auquel nous sommes confrontés. Il faut faire face aux conséquences de cette folie en inculpant rapidement ceux qui sont concernés pour ne pas que nous commençons à violer leurs droits à commencer par Alpha Condé qui doit être automatiquement inculpé même si on doit le libérer sous conditions. Mais il ne faut pas le garder sans qu’il ne soit inculpé par la justice.

Ceux qui veulent fuir, ils seront tous impliqués dans cette situation et l’histoire retiendra qu’ils ont un dossier ouvert. Ensemble, tous les acteurs qui se sont battus contre le 3e mandat, il faut qu’on se retrouve rapidement autour du CNRD pour élaborer une charte et un calendrier pour une transition apaisée. La communauté internationale s’associera à nous pour financer ce programme selon la durée que nous déterminons pour assainir le fichier électoral et régler les questions d’impunité et d’injustice. La nouvelle Constitution et tout ce qu’on doit faire, ça doit être fait le plus rapidement possible. Si nous ne faisons pas encadrer par des cadres compétents et intègres avec la volonté de changer, on va se faire des textes, mais l’application ne sera pas faite et c’est très dangereux. C’est le risque que nous courons. C’est pourquoi, l’ANAD a immédiatement pris acte du coup d’Etat et va s’associer à cette gestion pour ne pas que nos frères soient induits en erreur.

Vous sortez de la prison pendant qu’Alpha Condé est dans les mains des nouvelles autorités. Votre lecture de la situation ?

Le 14 juillet, vous avez tous assisté à la signature de la charte de l’ANAD, c’était une mission accomplie. Et moi, j’ai considéré ma présence en prison comme une mission. Nous y avons prié. Avec tous les prisonniers, on s’est organisés, nous avons continué prié pour que la justice divine s’applique. Parce qu’il y avait plus d’autres instruments sur lesquels les guinéens pouvaient s’appuyer. On avait fait tout ce qu’on pouvait. On ne pouvait que s’appuyer sur la justice divine. Comme Dieu existe, nous sommes sortis de prison. Pendant ce temps, Alpha Condé est privé de liberté. Je suis heureux qu’Alpha Condé soit vivant pour voir cela. Je ne suis pas content du fait qu’il soit en prison ou privé de téléphone comme nous. Nous sommes contents parce qu’on ne l’a pas laissé faire le 3e mandat. C’est extrêmement important pour l’actuelle et la future génération.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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