[dropcap]L[/dropcap]e 1er août dernier, la Guinée a connu une nouvelle augmentation du prix des hydrocarbures à la pompe, pour la quatrième fois depuis l’élection d’Alpha Condé. Une situation de plus en plus intenable pour les consommateurs et asphyxiant pour les petites et moyennes et entreprises.

Arrivé au pouvoir avec des promesses de politiques économiques plus sociales : gratuité des accouchements et de la césarienne, plus de logements sociaux, baisse du prix des denrées de premières nécessités, … Alpha Condé s’est révélé plutôt comme un président antisocial dont les mesures politiques ne profitent qu’à un cercle restreint d’hommes d’affaires, de politiciens et d’amis.

La classe moyenne guinéenne n’a tiré aucun bénéfice réel des neufs ans de gestion d’Alpha Condé. Elle ne fait que subir des mesures d’austérité inefficaces et inopportunes depuis 2011. Parmi ces mesures irresponsables des gouvernements successifs du Président Condé, nous avons l’augmentation à outrance du prix des carburants à la pompe.

De 2011 à 2019, il est passé de 7.000 GNF à 10.000 GNF, soit une hausse de 43%. C’est trop pour une population dont 60% vit avec moins de 1 dollar par jour. Il faut en déduire que chaque augmentation du litre de carburant à la pompe s’accompagne d’une hausse des prix des produits de base : riz, huile, sucre, farine … par conséquent d’une diminution du pouvoir d’achat des ménages.

Avec une inflation monétaire de l’ordre de deux chiffres (12 à 15%) et la faiblesse de la production agricole de notre pays, se servir des taxes sur les hydrocarbures pour combler le déficit budgétaire est une mesure dangereuse avec des conséquences néfastes pour l’économie locale.

L’une des conséquences directes de cette flambée orchestrée du prix des carburants, c’est l’augmentation du budget alloué aux transports pour les PME, les ménages et les travailleurs. Nous continuerons à dépenser plus pour le transport alors que nos revenus sont de plus en plus bas. Ce qui nous appauvrit inéluctablement.

Nous devons refuser de continuer à payer le prix de la mauvaise gouvernance d’Alpha Condé. Les mesures d’austérité qu’on impose aux guinéens sont injustes. Depuis 2011, le président Condé ne fait que nous demander de serrer la ceinture, ne fait que nous amadouer avec des promesses fallacieuses (usines de bonbon, de biscuits, etc.), de nous berner avec des faux espoirs (émergence en 2020).

Avec lui, chaque prochaine année serait la bonne, mais, chaque année passée sa gouvernance n’est que désenchantement et désillusion. Pendant que l’immense majorité des guinéens continuent de tirer le diable par la queue à cause de la politique de matraquage économique, en ce moment des milliards de francs guinéens sont en train d’être engloutis dans un projet de mandat à vie pour Alpha Condé.

Il faut se demander si tout cela n’est pas fait à dessein, c’est-à-dire nous appauvrir et chercher ensuite à nous contrôler par le système d’Etat-providence. La main qui donne, c’est la main qui dirige. Cela est déjà le cas avec un grand nombre de cadres et d’hommes politiques, qui ont décidé d’échanger leur dignité avec des postes juteux dans l’administration ou avec d’autres types de privilèges pécuniaires. Ils sont aujourd’hui les sirènes révisionnistes les plus tympanisants. Mais une chose reste claire, comme l’avait prédit Abraham Lincoln : « On peut tromper une partie du peuple tout le temps, tout le peuple une partie du temps mais jamais tout le peuple tout le temps ».

Moriah KABA

Jeune Républicain