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Banlieue de Conakry : une fillette de 2 ans échappe à l’excision

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[dropcap]S[/dropcap]elon nos informateurs, Hadja Aissatou Diallo, âgée seulement de 2 ans a échappé belle à la pratique de l’excision au début du mois de juillet 2014. La petite fille a failli vivre un calvaire organisé par sa grand-mère et ses tantes qui ont voulu la soumettre au  douloureux et abject supplice du rite de l’excision.

Une exciseuse exhibe son matériel de travail. Illustration.
Une exciseuse exhibe son matériel de travail. Illustration.

‘’J’ai dit à ma famille que je ne souhaitais pas que ma fille soit excisée’’, a confié Néné Ousmane Diallo, mère de la fillette sauve de justesse. ‘’On ne voulait pas me dire où et quand la cérémonie d’excision doit se tenir. Ma famille avait prévu de le faire à mon insu’’, nous a-t-elle précisé, lors de sa convalescence à leur domicile.

Malgré le niet catégorique de la mère, soutenue par son époux Thierno Abdourahamane Diallo, la famille voulait à tout prix infléchir sa réticence à se plier à ce rite ‘’traditionnel’’.

‘’Leur plan consistait à prendre Hadja et faire comme si elle devait passer le week-end chez mes parents. En réalité, mes tantes avaient tout planifié. Ma fille quittait la maison pour aller se retrouver dans les griffes d’une vieille exciseuse dans la commune de Matoto’’, révèle Néné Ousmane Diallo, rencontrée par nos soins.

Le plan déjoué, la vieille exciseuse sera mis aux arrêts dans la cour d’une école de la commune de Matoto, après une alerte donnée à  l’Association Guinéenne des Assistantes Sociales (AGUIAS) et l’Office de Protection du Genre, de l’Enfance et des Mœurs (OPROGEM). Le 17 juillet 2014, elle est condamnée à 2 ans de prison avec sursis et au paiement d’une amende d’un million de francs guinéens.

Pendant ce temps, Néné Ousmane Diallo continue d’être sous les contraintes familiales.   Trois jours après le verdict de la justice, elle a été victime d’un empoisonnement qui lui a failli coûter la vie, n’eût été l’intervention d’urgence des médecins de l’hôpital national de Donka. Elle y sera hospitalisée durant 6 jours, car  cette condamnation n’a pas été du goût des membres de sa famille ainsi que celle des autres enfants sur qui la vieille a pu pratiquer cet acte ignoble.

Néné Ousmane Diallo, son époux et leur fille, depuis cet événement font l’objet de plusieurs menaces au point de l’amener à quitter son établissement et à diminuer sa présence dans le public à travers les agressions verbales même de certains inconnus.

Par crainte d’être persécutée et pour l’amener à avoir une vie normale, son époux  réussira à la faire sortir avec la petite fille pour trouver refuge à l’extérieur. Elles sont persécutées par la famille adepte à l’excision.

Aujourd’hui, ‘’je suis très mal vu par mes propres parents qui m’en veulent d’avoir refusé l’excision de ma fille’’, souligne le père de famille, Thierno Adbourahamane. ‘’Vu que c’est une pratique néfaste, ma fille doit en être épargnée à tout prix’’, a-t-il soutenu d’emblée.

Malgré l’opposition grandissante de la population, les pratiques des mutilations génitales féminines ou excision, perdurent en Guinée. Selon les chiffres fournis par l’AGUIAS, le pays a le taux de prévalence des Mutilations génitales féminines le plus élevé au monde avec 97%, après la Somalie qui bat le record de pratique de l’excision.

Dans le monde, on estime que 3 millions de filles, pour la majorité de moins de 15 ans, sont soumises à la pratique chaque année et que 140 millions l’ont déjà subi, selon le Fonds des Nations Unies pour la Population(UNFPA).

L’excision, qui n’est pourtant pas un acte religieux, a de nombreuses conséquences néfastes sur la santé des jeunes filles et des femmes. La pratique considérée comme une tradition, donc un sentiment d’obligation sociale, est le plus souvent pratiquée par des thérapeutes traditionnels comme les exciseuses et les accoucheuses.

Notons enfin qu’avant son arrestation, cette vieille exciseuse a eu le temps de pratiquer cet acte sur 4 files de la famille en partie des cousines à la petite Aissatou, une d’entre elles, selon certaines indiscrétions aurait perdu assez de sang qui aurait rendu l’âme 24 heures plus tard.

Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info

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