[dropcap]L[/dropcap]a répression policière des manifestations contre le troisième mandat a laissé des séquelles chez bon nombre de personnes. Alpha Oumar Diallo, paralysé après avoir reçu une balle au cou à Sonfonia dans la commune de Ratoma, le 14 octobre, lors de la première manifestation du FNDC, appelle à l’aide pour recouvrer sa santé.

En marge des protestations contre le troisième mandat d’Alpha Condé à Conakry, particulièrement dans la commune de Ratoma, plusieurs guinéens sont tombés, d’autres paralysés suite à des blessures par balles. Parmi les victimes figure Alpha Oumar Diallo, 31 ans, désormais handicapé à vie.

‘’Lors de la toute première manifestation du FNDC, le 14 octobre 2019, aux environs de 10h, devant ma porte, j’ai été touchée par une balle tirée par des gendarmes. Quand il a tiré sur moi, leur pick-up a foncé sur moi et a voulu m’écraser. Ce sont les cris des gens et les jets de pierres qui les ont empêchés de le faire’’, confie-t-il à VisionGuinee.

‘’C’est ainsi que des jeunes m’ont conduit dans une clinique de mon quartier. De là, ils ont appelé une ambulance pour venir me chercher. Nous sommes allés à Ignace Deen. Là, on n’a pas été reçus. Les ambulanciers m’ont par la suite envoyé au camp Boiro, puis à Donka’’, rembobine Alpha Oumar Diallo.

Plus de deux ans après les faits, la vie du jeune homme n’est plus la même. ‘’La balle qui m’a blessé au cou est ressortie par mon épaule, près de la nuque. J’ai fait un mois à Donka (…). Actuellement, je n’ai aucune sensibilité de la poitrine aux orteils. Je ne ressens rien. Je ne dors quasiment plus. Je peux rester jusqu’à 4h du matin avant d’avoir le sommeil. Je reste assis toute la journée. On m’a installé une sonde pour tous mes besoins biologiques’’, révèle-t-il.

‘’C’est mon grand frère qui vide la sonde. C’est lui qui m’assiste au quotidien. La sonde doit être changée tous les cinq jours. Je ne peux rien faire moi-même. On me nourrit et fait pour moi’’, poursuit-il.

Victime du régime d’Alpha Condé, il sollicite l’appui des autorités du pays et des bonnes volontés pour lui permettre de recouvrer l’usage de ses membres.

‘’Les médecins m’ont on dit qu’on peut me soigner si on m’évacuait. Mais je n’ai pas le montant requis pour ma prise en charge. J’ai besoin d’aide. Je demande aux autorités actuelles, aux ONG et aux personnes de bonne volonté de m’aider pour que je recouvre ma santé. Mon désir le plus ardent reste ma santé. Je faisais de la maçonnerie, je préparais mon mariage. Mais tout cela est derrière mois maintenant. Aidez-moi à me soigner’’, lance-t-il en guise de conclusion.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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