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Célébration à Conakry de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes et filles 

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[dropcap]F[/dropcap]inancée par l’ambassade de France en Guinée, la Journée internationale contre les violences faites aux femmes et filles a été célébrée ce 25 novembre à la Bluezone de Kaloum. Une célébration qui intervient alors que les esprits sont marqués par une flambée des cas de violences basées sur le genre dont le dernier est celui de M’Mah Sylla, décédée après avoir subi de multiples violences dans une clinique. 

L’évènement a été organisé par les ONG AMALI pour l’émancipation de la femme et WAFRICA, qui œuvrent pour le respect des droits des femmes et filles.

En Guinée, selon des données fournies en 2016 par le ministère de l’Action sociale, font état de 92,6% de violences basées sur le genre dont 63% de violences conjugales, 55,7% de violences psychologiques et 29,3% de violences sexuelles.      

Dans le monde, selon Jil Gross, chargée de mission-coopération technique à l’ambassade de France en Guinée, ‘’plus d’un tiers des femmes ont subi au moins une violence physique et ou sexuelle de la part d’un partenaire. Chaque jour, 137 femmes sont tuées par un membre de la famille, 49% des victimes de trafics d’êtres humains opérés dans le monde, sont des femmes adultes, au moins 200 millions de femmes et filles âgées de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales dans les 31 pays où se concentrent les pratiques’’.

A la Bluezone de Kaloum, plusieurs acteurs étaient présents à la célébration de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes et filles Des débats, des tables rondes entre autres, sur la réinsertion, l’accompagnement juridique, psychosocial et médical se sont tenus. Le tout couronné par la projection d’un film.    

De la nécessité d’une synergie d’actions

Malgré les efforts de lutte contre ces violences, une montée en puissance des cas de viols, notamment sur les mineurs, est constatée en Guinée. C’est pourquoi, il est plus qu’urgent de se pencher davantage sur la question afin d’inverser la tendance. Pour cela, une coordination d’efforts des acteurs qui œuvrent jour et nuit pour lutter contre le fléau est nécessaire.

Houray Bah, la présidente de AMALI, souhaite qu’il ‘’y ait une synergie d’actions parce que seul, on va vite comme on le dit souvent, mais ensemble, on va plus loin. En Guinée, nous savons tout ce qui se passe, on a un taux élevé de violences basées sur le genre. Nous souhaitons qu’il y un mouvement d’ensemble pour éradiquer les violences et qu’il n’y ait surtout plus jamais de M’Mah Sylla dans ce pays. Jeunes ou adultes, que les acteurs acceptent de se donner la main avec l’aide des institutions pour qu’on concrétise ce vœux pour lequel on a longtemps parlé’’. 

Le conseiller en charge de la coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France a indiqué que pour son pays, ‘’c’est une des thématiques prioritaires, les droits de l’homme en font partie. C’est l’aboutissement de toute une année de travail qui est fait dans le cadre des Projets Innovants des sociétés civiles et coalitions d’acteurs (PISCCA) qui œuvre pour la protection de l’environnement et la lutte contre les violences faites aux femmes’’.

Frédéric Brignot assure que ‘’le projet va se poursuivre l’année prochaine. C’est l’aboutissement de tout un travail avec 8 ONG à Conakry et à l’intérieur du pays dont Labé qui, au quotidien, travaillent à la mise en place de structures qui vont aider les femmes qui sont victimes et dans tous les aspects, de toutes les dimensions de cette lutte contre les violences faites aux femmes’’.

Il ajoute que la célébration de cette journée au niveau mondial est une occasion pour ‘’mettre un coup de projecteur sur la nécessité de continuer la lutte et de faire conscience qu’à un moment donné il faut arrêter. Pour cela, il ne faut pas seulement faire un évènement, mais créer les conditions au quotidien pour que les femmes qui sont victimes pensent qu’elles peuvent être soutenues, qu’elles peuvent aller porter plainte’’.

Un combat au quotidien

L’attaché de coopération gouvernance à l’ambassade de France renchérit en soulignant que ‘’c’est l’ouverture d’une série d’évènements qui se dérouleront durant 16 jours, jusqu’au 10 décembre qui sera la date de la commémoration de la Journée internationale des droits de l’homme’’.

‘’Pour nous, c’est très important de montrer effectivement que nous sommes présents sur la professionnalisation des organisations de la société civile guinéenne, la preuve en que nous avons aujourd’hui deux opérateurs qui sont l’ONG AMALI et WAFRICA, à qui on a confié l’organisation de cet évènement. Nous avons convié beaucoup de membres de la société civile guinéenne, parce qu’à l’ambassade de France, on a la conviction que les changements majeurs qui pourront intervenir dans les domaines des droits humains, passeront avant tout par une prise de conscience de la population et que les organisations de la société civile, sont les mieux à même de porter cette voix pour que tout le monde ait une connaissance à la fois de ce qu’il ne faut pas faire et aussi la connaissance du fait que les victimes peuvent être protégées, doivent être protégées. On espère qu’au terme des tables rondes qui se sont tenues aujourd’hui, on aura des choses concrètes qui se décideront à la fois entre les bailleurs et également entre les organisations de la société civile’’, explique Xavier Henaut.         

Remerciant les organisateurs de cet événement, l’ambassadeur de la Grande Bretagne en Guinée se dit ravi de prendre part à la rencontre, pour soutenir cette lutte contre les violences faites aux femmes. 

‘’Chaque année, l’ambassade britannique soutient certains projets. Nous avons des financements pour des ONG actifs dans plusieurs domaines comme l’éducation des jeunes filles, les violences basées sur le genre, l’excision, les mariages précoces. Nos moyens sont limités, mais ce qui est très important, c’est d’aider les ONG à sensibiliser sur les risques et les opportunités pour protéger les femmes et les filles », affirme David McIlroy.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info  

00224 628 52 64 04/abdoulbela224@gmail.com

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