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Célébration des fêtes nationales : le gouvernement de Saïd Fofana sur les traces du CNDD

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Il y a 36 ans jour pour jour quand les vendeuses de Madina se sont soulevées contre la Police économique du premier président guinéen, Ahmed Sékou Touré, pour protester contre les abus du pouvoir de ce dernier. C’était le 27 août 1977, se souvient-on.

Instituée donc par le législateur guinéen depuis cette date, le 27 août est devenu dès lors une fête nationale commémorée dans toutes les 33 préfectures du pays.

Mais depuis l’avènement du président Alpha Condé au pouvoir cette date n’a jamais été célébrée sauf l’année dernière quand le régime actuel, voulant contrecarrer les manifestations politiques de l’opposition guinéenne, a décidé de célébrer cette fête sur l’esplanade du stade du 28 septembre, alors ciblée par l’opposition comme point de chute de ces manifestations.

Les opposants au régime Condé se verront donc séquestrés par des forces de l’ordre et de sécurité chez le leader du PEDN, Lansana Kouyaté à Matoto pendant toute la journée.

Ce fait n’est pas premier du genre en Guinée, l’on se rappelle, le capitaine Dadis Camara avait intimé à cette même opposition de surseoir à une de ses manifestations qu’elle avait envisagée de tenir le 28 septembre 2009 au stade du même nom. Mais celle-ci n’a pas voulu obtempérer quand sa manifestation a été réprimée dans le sang, causant la mort de plus 150 personnes selon les ONG de défense des droits de l’Homme.

Et cette année, la date ne sera pas célébrée parce tout simplement l’opposition dans son ensemble n’a pas d’activité politique d’envergure.

En guise de rappel, le 27 août 1977, des femmes vendeuses du marché Madina se sont révoltées contre la Police économique de Sékou Touré qui rendait la vie impossible aux commerçants.

Cette révolte spectaculaire de ces femmes qui a vite été récupérée par les vendeuses des autres marchés de la capitale et de l’intérieur du pays, a amené le gouvernement d’alors à adopter des réformes visant à libéraliser l’économie et à normaliser les relations avec la France parce qu’il avait tout le commerce privé en République de Guinée et instauré une loi qui voudrait que les produits agricoles soient livrés par des coopératives d’État.

Suite donc à cette décision, les femmes ont formé des Comités pour mobiliser la population contre la flambée des prix des produits alimentaires sur les différents marchés et l’instabilité économique.

C’est ce qui a provoqué cette révolte qui a débuté le 27 août 1975 au marché Madina avant de s’étendre sur les autres marchés de Conakry et de l’intérieur du pays. Des émeutes ont éclaté. Plus de 500 personnes sont arrêtées et incarcérées à travers tout le pays.

Au lendemain de ces arrestations, Sékou Touré convoque un meeting pour rencontrer les femmes qui l’ont hué. C’est alors qu’il prendra la décision de légaliser le petit commercer et dissoudre la Police économique. Et depuis, cette date historique est inscrite dans les annales des fêtes nationales en Guinée.

Mady Bangoura

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