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De la mendicité à la cordonnerie : le pari réussi de personnes à mobilité réduite…

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[dropcap]E[/dropcap]n Guinée, plus de 150.000 personnes vivent avec un handicap, selon le recensement général de la population et de l’habitat de l’année 2014. Dans ce pays situé en Afrique de l’Ouest, des personnes à mobilité réduite ont décidé ne pas tendre la main et de se battre pour favoriser leur autonomie.

Réunies au sein de Wakilaré, qui signifie littéralement le courage ou encore la détermination en langue pular, elles sont parvenues à repousser les limites du handicap en fabriquant et commercialisant des chaussures, sacs et autres objets.

Refuser de mendier dans la rue et combattre les préjugés pour vivre à la sueur de leur front, tel est l’objectif que se sont fixés les membres de Wakilaré, entreprise sociale qui favorise, depuis sa création en 2016, l’insertion socioprofessionnelle des personnes à mobilité réduite.

Bernard Tinguiano est à l’origine de Wakilaré, créée en février 2016 pour aider les personnes handicapées de Conakry à sortir de la mendicité. Handicapé moteur, il a quitté la rue, refusant de vivre de l’aumône au quotidien.

Pour prendre son destin en main, il lui a fallu au préalable suivre une formation en cordonnerie pendant une année. Déterminé à faire carrière dans le domaine et sortir de la mendicité des personnes à mobilité pour une insertion socioprofessionnelle, sa rencontre en Guinée avec Sergio Portatadino, Italien, va vite donner une forme à son projet.

Bernard et ses coéquipiers installent leur atelier de confection de chaussures dans l’enceinte de la Bluezone de Kaloum. Ils parviennent à convaincre des personnes à mobilité réduite à rejoindre l’aventure.

En situation de handicap, lui et ses collègues artisans, devenus des modèles au fil des ans, forcent le respect et brillent par leurs talents dans la maroquinerie, la cordonnerie et la couture.

Fatoumata Binta Barry, assise dans son fauteuil roulant, gère l’une des boutiques de Wakilaré situées à Sandervallia, 6e avenue, non loin de l’hôpital Ignace Deen. Elle a rejoint l’équipe de en 2017, un an après la création de l’’entreprise sociale. En 5 ans, elle et ses compagnons ont fait du chemin.

« Nous avons un atelier à la Bluezone. Parallèlement à la confection de nos articles, nous dispensons des cours d’alphabétisation et formons des personnes en situation de handicap au métier de cordonnier pour la confection de chaussures en cuir », indique-t-elle, en présentant l’entreprise sociale.

Wakilaré compte à date 15 employés dont 7 personnes à mobilité réduite. Pour Binta, l’entreprise se doit de convaincre des handicapés à « sortir de la mendicité dans la rue pour entreprendre. Cela ne peut se faire qu’avec le courage et la détermination ».

Si Wakilaré parvient à se frayer un chemin et attirer une clientèle fidèle, cette coutière de formation affirme que l’avènement de la pandémie de Covid-19 a eu des impacts sur les activités de l’entreprise. « Les touristes sont nos principaux clients. Le coronavirus nous a frappés de plein fouet. Nous tournons au ralenti », affirme la gérante de la boutique.

Malgré le ralentissement des activités, pour Binta et ses coéquipiers, pas question de baisser la garde, encore moins retourner dans la rue. Ils entendent continuer à se battre pour tirer vers le haut des personnes portant un handicap afin d’atteindre leurs objectifs. La gestionnaire de la boutique Wakilaré pense qu’il y a encore des raisons d’espérer se relancer après la pandémie de Covid-19.

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