[dropcap]C[/dropcap]ellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), menace de recourir à la rue en cas d’échec du dialogue dont les travaux se heurteraient à des obstacles dressés par certains faucons de la mouvance. Comme ne cesse de le dire l’opposition, qui s’était retirée du dialogue, avant d’y retourner, dans l’espoir enfin que les choses se fassent dans le sérieux.
Lors de l’assemblée générale de son parti qui s’est tenue le samedi dernier à Commandayah, Cellou Dalein Diallo a décrit devant ses militants le déroulement des travaux de dialogue. C’est ainsi qu’il a déclaré que « l’opposition a suspendu sa participation au dialogue parce que le gouvernement n’a voulu faire aucune concession. Puisqu’il ne s’agit pas d’aller plaisanter là-bas, a-t-il dit. »
Selon Dalein, « s’il faut dialoguer, il faut que le dialogue repose sur la vérité et sur la loi », rappelant que l’ensemble des revendications de l’opposition sont fondées sur la loi et sur les accords politiques. « Nous n’avons jamais demandé une dérogation à la loi. Préparons-nous. On ne peut pas vous appeler à sortir manifester pendant le mois de ramadan. Mais à la fin du ramadan, si le gouvernement ne fléchit pas, il faut qu’on s’apprête tous pour l’obliger », a lancé Dalein à ses militants. Tout en disant au passage que « si on renonce, nous le regretterons encore pendant longtemps. Les prochaines années seront dures pour la Guinée. »
Le chef de file de l’opposition vient ainsi d’annoncer les couleurs de ce qui pourrait être le scénario au cas où le dialogue inter guinéen en cours au Palais du peuple venait à échouer. Le recours à la rue tant redouté par certains observateurs ne sera donc pas évité, comme l’a dit Cellou. Espérons qu’un accord soit trouvé le plus vite, pour la tenue d’élections apaisées, afin que le pays ne bascule pas dans des violences lourdes de conséquences.
Aliou Sow, dans L’Indépendant