[dropcap]I[/dropcap]nquiétude et déception sont les mots qui illustrent le mieux la réaction de Sidya Touré suite aux fuites des sujets du baccalauréat de cette année. A Conakry, comme les régions de l’intérieur du pays, les sujets de l’examen ont été distribués comme des cacahouètes. Une pratique qui n’honore, sans aucun doute, le système éducatif Guinéen.
Si du côté du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, on estime que ces évaluations se sont déroulées dans le calme et la sérénité, sur l’ensemble du territoire national, sur le terrain l’avis des observateurs en est tout autre : ‘’le pétrole a coulé à flot’’, comme on le dit le jargon des candidats pour désigner la fuite des sujets d’examen. Malgré cela, les autorités en charge de l’enseignement pré-universitaire annoncent la publication des résultats le 18 juillet prochain.
Selon Sidya Touré, leader de l’UFR, s’il y a une chose avec laquelle on ne doit pas plaisanter, c’est bien l’éducation. ‘’Tout tourne autour de l’éducation. Le développement économique et social, les infrastructures de base, tout est basé sur une seule chose : l’éducation’’, déclare-t-il, au micro de nos confrères de Lynx Fm.
Le système éducatif Guinéen a le niveau le plus bas dans la sous-région Ouest-africaine, selon le président de l’UFR qui dit ne pas admettre que des fraudes massives soient enregistrées dans les examens nationaux, cette année. ‘’Notre enseignement a le niveau le plus bas de la sous-région. Contribuer à affaiblir de plus ce système est inadmissible. Les sujets des examens ont été distribués partout’’, déplore Sidya Touré, citant l’exemple sur la Côte d’Ivoire où des fuites de sujets ont été signalées dans le Nord du pays. ‘’Je regardais la chaîne Ivoirienne hier soir. Des fuites de sujets qui ont été signalées dans le Nord. Le Bac a été repris pour crédibiliser le système éducatif’’, précise l’ancien premier ministre.
A l’en croire, les grèves d’étudiants et d’élèves dans les années 60 en Guinée étaient motivées par l’enseignement de masse et l’abaissement du niveau de l’éducation. C’est pourquoi, dit-il, il faut à ce jour laisser les égos de côté pour promouvoir l’éducation dans notre pays. Car, poursuit Sidya Touré, le développement de tout pays est basé sur l’éducation. ‘’Et quiconque sabote le système éducatif ne peut pas imagine, avoir une croissance soutenue qui puisse profiter à l’émancipation de notre pays’’, prévient-t-il.
En définitive, Sidya Touré pense que l’incompétence des gens (autorités du ministère de l’enseignement pré-universitaire, Ndlr) est prouvée. ‘S’ils ne sont pas capables de démissionner, qu’ils soient à mesure, au moins, de reprendre les examens pour que les résultats qui seront proclamés valorisent la formation des enfants’’, suggère le leader de l’UFR.
Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info
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