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Guinée : les amoureux de la République !

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Dame Guinée est belle. Elle est même très belle. Elle est d’ailleurs irrésistible. Dans une compétition sérieuse, elle peut bien mériter la couronne de miss univers. Il suffit de faire un tour pour apprécier ce chef d’œuvre du meilleur de ceux qui créent.

Ce n’est pas tout. Elle est riche. Elle est très riche. A certains égards, elle peut bien être classée parmi les plus riches de la planète terre. Elle possède plusieurs richesses. Son climat, son hydrographie, ses richesses diverses et précieuses du sous-sol, son vent, son soleil, ses plaines cultivables, ses légumes et agrumes, la diversité ethnique et culturelle de ses habitants etc. Le potentiel de cette dame est inestimable.

Pour toutes ces raisons et tant d’autres, dame Guinée fait l’objet de convoitises tant internes qu’externes. Lorsqu’elle tombe dans les mains d’un amant, c’est généralement la mort ou l’arrestation de ce dernier qui les sépare. Suivez mon regard…

Dans la présente réflexion, nous nous intéresserons à ses prétendus amoureux et prétendants internes. Le nouveau prince, le nouvel élu de son cœur vient d’annoncer à qui veut l’entendre, qu’elle n’est la propriété d’aucun étranger, aussi fort, beau ou riche soit-il. Il est très jaloux et n’est par conséquent pas prêt à la partager avec qui que ce soit. Le message est bien clair.

Parmi ces amoureux ou amants de dame Guinée, il y a plusieurs catégories :

Une première consiste en de personnes prétendument attachantes, attentionnées mais possessives et plus jalouses qu’un tigre. Fourbes, malhonnêtes, rusées et sans scrupules, ces fauves ne reculent devant rien. Elles considèrent et traitent dame Guinée comme leur propriété privée.

Elles l’ont prise en otage depuis très longtemps, l’exploitent physiquement, moralement, spirituellement, émotionnellement et psychologiquement en la vidant de manière systématique de ses ressources, de sa substance mais aussi en divisant et opposant ses nombreux prétendants pour mieux la contrôler, la dominer.

Ces prétendus amoureux ne la nourrissent pas mais se nourrissent d’elle, ne l’habillent point mais se parent de sa peau, et ne la soigne pas de ses nombreuses et invalidantes blessures. Ils se plaisent à l’utiliser pour leurs intérêts personnels et égoïstes, peu importe sa santé, sa sécurité ou son bien-être. Ils considèrent tous les autres prétendants comme des traitres, des apatrides qui sont pris pour de pires ennemis, donc à abattre. A la guerre comme à la guerre, dit l’adage.

La deuxième catégorie est composée de personnes amoureuses, parfois compétentes et animées de bonnes intentions. Elles sont révoltées par la manière dont dame Guinée est traitée par le premier groupe et disent vouloir la récupérer et la traiter à la hauteur de ses atouts, mais sont souvent confrontées à la dure réalité du terrain et donc englouties par le système aussitôt qu’ils y mettent pieds. A force de côtoyer la première catégorie, elles finissent par l’intégrer, s’y assimiler et désormais les deux deviennent une. Les rares qui osent résister à la tentation sont aussitôt éjectés du système et vouées aux gémonies voire à la vindicte populaire. Tentez de changer le système et on vous changera, disait un professeur émérite.

La troisième catégorie est composée de personnes sérieuses, compétentes mais avec peu de patriotisme. Elle renferme de hauts cadres qui ont étudié en Guinée et dans d’autres grandes écoles du monde. Ce sont généralement des intellectuels de haut niveau et à la moralité irréprochable mais qui ont préféré rester à l’écart, croiser les bras et laisser dame Guinée dans les mains de ses ravisseurs.

Ils sont témoins de tout ce qu’elle subit, s’en offusquent mais laissent faire sous prétexte qu’ils n’y peuvent rien. Ils ont démissionné. Ils sont coupables de non-assistance à personne en danger. Ils ne sont pas forcément plus utiles que les deux premières catégories, s’ils continuent à adopter une telle attitude.

Ensuite, il y a une troisième catégorie de citoyens composée de membres de toutes les classes sociales et professionnelles. Ce sont des ouvriers, de commerçants, d’intellectuels, d’acteurs politiques et sociaux, de simples mais honnêtes citoyens etc. Ils font ce qu’ils peuvent, se battent sans relâche et cherchent désespérément à réhabiliter la Guinée afin de la remettre à la place qui doit être la sienne.

Ils sont souvent stigmatisés, diabolisés, taxés de traitres et aussitôt rejetés par les précédents groupes qui ont pris du gout à vivre sur le dos et au détriment de dame Guinée. Ils sont vus par les premiers groupes comme des empêcheurs de tourner en rond. Contrairement à ce que beaucoup pensaient, ils ne sont pas tous issus de la jeune génération.

Il y a parmi eux des personnes du troisième âge, les rares réfractaires refoulés des premiers groupes, des Guinéens de l’intérieur et de l’extérieur qui ont appris que la solution ne se trouve plus ailleurs, que le moment est venu de se battre pour construire chez soi. Le défi auquel fait face dame Guinée aujourd’hui est de trouver le bon leadership pour cette dernière catégorie capable de fédérer ses forces, embarquer, motiver puis rassurer les intellectuels démissionnaires du troisième groupe, les honnêtes et patriotes citoyens issus de toutes ces catégories afin de résister valablement aux deux premiers groupes. Ce sont ces derniers qui réhabiliteront dame Guinée et assureront son indépendance et son développement. Cette dernière catégorie renferme les véritables amoureux de dame Guinée

Enfin, existe une catégorie composée de la majorité des citoyens qui subissent au quotidien le traitement indigne et inacceptable infligé à dame Guinée. Ils sont des citoyens de partout, de tous les âges et de toutes les catégories socio-professionnelles.

Ce sont les vrais martyrs de cette lutte qui ne finit pas. Parmi eux, il y a ce jeune garçon fauché par balle lors d’une manifestation dont il ignorait les motifs, ou cet autre jeune à la fleur de l’âge, mort noyé  dans la méditerranée à la recherche d’une vie meilleure, sans oublier ces petits enfants noyés dans un fleuve alors qu’ils partaient affronter les épreuves d’examen d’entrée au collège.

Parmi eux, il y a cette brave dame Guinéenne dont le mari est au chômage et qui se lève tous les jours à 4h du matin et se bat toute la journée pour mettre du riz sur la table, habiller, soigner, envoyer les enfants à l’école. Ce n’est pas tout. Elle paye aussi les frais de transport et la contribution du mari lors des interminables affaires sociales auxquelles il est contraint par la tradition.

Ce sont ces braves femmes, ces enseignants, ces ouvriers, ces commerçants, etc. qui payent les salaires des fonctionnaires, assurent le fonctionnement de l’Etat, nourrissent, habillent et soignent une armée qui leur tire dessus toutes les fois qu’ils se lèvent pour exprimer leur ras-le bol.

Boubacar DIENG

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