Le rapport de 665 pages réalisé par Human Rights Watch montre que les droits humains et l’Etat de droit sont passés au second plan dans le contexte de crise politique et économique en 2012 en se basant sur plus de 90 pays. Le directeur exécutif de Human Rights Watch, Kenneth Roth, demande à tous les pays de réagir et de s’engager dans une lutte commune contre les violations de droit humain.
Le rapport montre que l’Union européenne et les pays occidentaux ont failli à leur obligation de s’attaquer aux graves problèmes relatifs aux droits humains d’une part. Il analyse par ailleurs les conséquences du Printemps Arabe et tire les leçons des évènements de l’année 2012. En effet, Human Rights Watch pointe les défis à surmonter pour ces nouveaux gouvernements en transition telles que l’exigence d’avoir une justice et une police indépendante du pouvoir ainsi que la nécessité d’instaurer davantage de transparence au sein du gouvernement et des institutions. Selon le rapport, c’est la volonté de ces gouvernements de respecter les droits humains qui déterminera si le Printemps arabe a fait naître de nouvelles démocraties ou à de nouvelles formes d’autoritarisme.
Toutefois, le message principal de ce rapport est le besoin d’un désir commun, venant de tous les peuples et de toutes les nations, d’instaurer une démocratie respectueuse des droits humains : « C’est une tâche qui incombe d’abord au peuple du pays qui est le théâtre du changement ». Par ailleurs, le soutien et l’influence des puissances démocratiques vers les pays en transition est essentiel. Il peut s’effectuer de deux manières selon l’organisation : en faisant figure d’exemplarité à travers leur pratique et leur respect des droits humains et en les promouvant.
Le rapport s’attache donc à référencier les enseignements majeurs que la communauté internationale peut tirer des événements de l’année 2012. La tension entre la loi de la majorité et le respect des droits humains est citée comme l’un des plus grands défis. La défense du droit des femmes dans le monde et le droit des minorités, notamment en Birmanie où des conflits interconfessionnels et des oppositions entre le gouvernement et les indépendantistes ont régulièrement lieu, est réaffirmée. D’autre part, le rapport rappelle l’importance de protéger la liberté d’expression et de soutenir les nations faibles où l’Etat de droit est absent. C’est la Libye qui semble le mieux incarné ce problème selon l’organisation. Enfin, le rapport évoque le problème de la Syrie, où des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre ont été commis sans qu’ils n’aient été traduits en justice. Cette situation serait cependant sur le point de changer, le Conseil de Sécurité de l’ONU venant de saisir la Cour pénale Internationale.
Enfin, le Rapport mondial 2013 présente trois essais relatifs à d’autres menaces pesant sur les droits humains. Tandis que le premier traite du problème de « la traditions » utilisé parfois pour priver les femmes et les minorités de leurs droits universels, le deuxième essai met en lumière la négligence environnementale du cout humain par rapport aux dommages causés à la nature. Quant au dernier essai, il souligne l’importance d’instaurer de nouvelles règles dans le monde des affaires afin de protéger les droits des travailleurs.
Sources : Rapport mondial 2013, NOM, Human Rights Watch, Human Rights Watch