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La confiance en soi du président Alpha Condé : une source de pagaille (opinion)

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[dropcap]A[/dropcap]lpha Condé, dans un discours récent, affirme haut et fort qu’il n’a pas peur de la confrontation, qu’il n’a peur de rien et de personne : c’est une manifestation de sentiment de confiance en soi. La confiance en soi est un acquis positif, mais celle-là même qui anime le chef de l’Etat guinéen repose-t-elle sur des bases solides ?

alpha conde mamou guineeLa confiance en soi, ou le sentiment de sécurité d’une personne qui compte sur elle-même, peut nous donner un degré d’émotions positives perceptibles dans notre manière de nous comporter et de communiquer avec autrui. On est plus relaxe et imperturbable. En un mot, on a peur de personne et de rien.

C’est l’état d’âme du président Alpha Condé, aujourd’hui : il est animé d’un sentiment de sécurité qui fait qu’il est sûr de lui-même et qu’il le manifeste à travers ses discours.

Mais qui n’aimerait pas avoir un tel sentiment de sécurité ? Nous aimerions tous l’avoir. N’est-ce pas le sens de notre vie ? L’homme ne cherche-t-il pas, continuellement, et durant toute sa vie sur terre, cette sensation de protection ou de confiance en soi, nécessaire dans la réalisation de ses objectifs ? Bien évidemment.

Toutefois, il y a lieu de signaler qu’un sentiment de sécurité repose sur des bases dépendantes et, indépendantes. Les bases dépendantes ne dépendent pas de nous, car nous ne les maîtrisons pas. Les indépendantes, dépendent de nous, et nous les maîtrisons.

C’est ainsi que dans la gouvernance politique, un chef de l’Etat peut s’assurer de deux manières dans sa lourde tâche de diriger les destinées d’une nation. D’une part, son intelligence, sa culture, son sens de communication, son professionnalisme, sa vie vertueuse à l’égard des lois de la société, sont des qualités infaillibles. Des qualités comme fondement indépendant d’une véritable assurance en soi-même. Autrement dit, le chef maîtrise son sujet dans un rapport démocratique et respectueux.

Le chef politique peut aussi, d’autre part, avoir des assurances venant de l’extérieur. Là, son sentiment de confiance en soi repose sur des bases dépendantes. Il maîtrise son sujet dans un rapport très peu démocratique et irrespectueux.

Un rapport très peu démocratique et irrespectueux, telle est la nature de la relation que le président Alpha Condé entretient avec la nation guinéenne. Son sentiment d’assurance repose sur des bases dépendantes, pas solides : des éléments bien ciblés dans les forces armées guinéennes.

Au début de son mandat, il ne se reconnaissait pas dans cette armée. Il n’y possédait pas encore ses hommes. Il était peureux, indécis, et très courtois. Quelques années plus tard, il a réussi à y incorporer ses hommes, massivement, illégalement, et sur des bases ethnocentristes. Conséquence : il est plus orgueilleux, il s’en fout qu’on le qualifie de communiste ou non. Il s’en fout de tout. Rien ne le trouble. A trois mois des élections présidentielles, celui qui est censé être le garant de l’unité nationale, sillonne toute la Guinée en proférant des discours de dénigrements à l’encontre de l’opposition politique, violant par la même occasion la Constitution du pays.

Cette manière pour Alpha Condé de chercher l’assurance de soi dans l’argument de la force, dans le seul but t’intimider et de garder le pouvoir, n’est pas un fait nouveau en Guinée. Les régimes de Sékou Touré et de Lansana Conté y passèrent par là, avec la conclusion qu’ils terminèrent tous de la même façon : par la pagaille.

Alpha Condé n’y échappera pas à la règle : la pagaille, encore une fois, attend les guinéens.

Naby Laye Camara

Bruxelles

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