[dropcap]L[/dropcap]a lutte contre le trafic des stupéfiants est en toile de fond d’un atelier sous-régional ouvert lundi à Conakry et regroupant des représentants de sept pays de  l’Afrique de l’Ouest. Du 3 au 5 juin 2014, les participants échangeront sur des questions de l’entraide pénale et judiciaire, et des voies et moyens d’harmoniser la législation dans la lutte contre le trafic illicite de stupéfiants en Afrique de l’Ouest.

De nos jours, le trafic de drogue le plus rémunérateur de tous les trafics au niveau mondial est une source de déstabilisation et constitue un frein au développement des Etats. Il est souvent lié aux autres formes de criminalités organisées: trafic d’arme, des êtres humains, corruption, blanchiment d’argent, etc. qui gangrènent les institutions et l’économie à des sites.

Conscient de cette situation, le ministère Français des Affaires Etrangères a mis en place un programme de coopération sou-régionale de lutte contre le trafic de drogue en Afrique de l’Ouest. Doté d’un budget de 1,6 million d’euros, ce programme est financé par le Fonds de solidarité prioritaire dudit ministère et coordonné depuis Conakry par un expert technique placé auprès de l’Office Central Anti-Drogue (OCAD) apportant son soutien à sept pays dont la Guinée, le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau,  la Mauritanie, le Sénégal et le Togo.

Selon le Chargé d’affaires à l’ambassade de France en Guinée, le trafic des stupéfiants est un fléau qui frappe tous les continents dont la côte de l’Afrique de l’ouest n’a pas été épargnée ces dernières années de par son développement.  Pour Frédéric Lopez  l’Afrique de l’Ouest est confrontée au trafic de drogue dur auquel s’ajoute la persistance du  trafic du cannabis et l’émergence de drogue de synthèse.

Selon une étude de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), 18 tonnes de cocaïne d’un montant de 1,25 milliards de dollars US ont transité l’Afrique de l’ouest en 2010. Le même document mentionne qu’une partie croissante de la drogue qui entre dans les côtes Ouest-Africaines par voie maritime ou aérienne, et emprunte la route du sahel en passant ou le Sahara par voie aérienne jusqu’aux côtes méditerranéennes.

Présent à la cérémonie de lancement, le ministère de la sécurité et de la protection civile a indiqué que dans l’espace sous-régional Ouest-Africain, aucun pays seul, ne peut assurer sa sécurité. D’où l’appel de Madifing Diané à l’harmonisation des visions, des moyens, pour renforcer nos capacités contre ces criminalités transfrontalières, et la lutte contre le trafic des stupéfiants. ‘’Ensemble, nous aurons une réponse contre cette activité. Mais isolement, nous demeurerons fragiles. Le trafic de drogue alimente la rébellion, alimente toute forme de déstabilisation à l’égard des Etats et de nos pays respectifs’’, a reconnu le ministre de la sécurité et de la protection civile.

Selon le rapport 2013 de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), l’Afrique de l’Ouest est la sous-région où transite de plus en plus l’héroïne à destination de l’Europe. Le rapport publié par ’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) révèle que le trafic des stupéfiants chimiques est devenu intense entre des pays de l’Afrique de l’Ouest dont la Guinée, que le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana,  le Mali, le Nigeria, le Sénégal et le Togo et d’autres pays l’Asie de l’Est, du Nord-Est, l’Océanie. Et certains produits dangereux ont été retenus par l’OICS, tels que la cocaïne, le cannabis, l’héroïne et les drogues synthétiques fabriquées dans certains laboratoires découverts au Nigeria et en Guinée.

Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info

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