[dropcap]E[/dropcap]n Guinée, le débat se poursuit autour des élections locales et communales. Selon l’accord conclu entre les leaders politiques, les chefs de districts et de quartiers qui n’ont pas été renouvelés depuis les années 1980 ne seront plus élus mais nommés en fonction des résultats aux élections communales. Et cette fusion ne fait pas l’unanimité parmi la classe politique et la société civile.
Même si le dialogue inter-guinéen a été cette fois-ci rapide et quasi consensuel parmi les leaders, quelques voix s’élèvent pour dénoncer un élément de l’accord : la désignation des chefs de quartiers en fonction des résultats aux élections communales. « C’est illégal. Le Code électoral est clair : les articles 90 et 109 précisent que ce sont seuls les citoyens, à la base, qui doivent constituer des listes pour présenter des candidats à ces élections, quartiers et districts », témoigne Sékou Yaya Diallo, membre de la société civile.
Et si les chefs de quartiers sont nommés en fonction de leur étiquette politique, c’est un risque pour la paix sociale, explique Ahmed Sékou Traoré, président de Front citoyen : « Tout ce qu’ils entreprendront dans les quartiers, ça sera sous label politique. Et donc, les citoyens qui ne sont pas d’accord, diront ‘ils nous imposent des choses venant de leurs partis‘. Par conséquent, il y aura plus de violence dans les quartiers, dans les familles, dans les ménages, que même dans la rue. »
Pour les partis politiques signataires de l’accord, il ne s’agit que de recommandations. Il reviendra à l’Assemblée nationale de réviser le code électoral afin de légaliser la fusion des élections locales et communales.
Suggestions à l’opposition et l’Ufdg concernant les détracteurs des accords Mouvance-Opposition :
A mon humble avis, le faux débat fallacieux et spécieux d’une hypothétique violation de la constitution avec un article 2 que personne n’évoque pour la nomination des Députés à la proportionnelle mais que certains brandissent démagogiquement pour la désignation des chefs de quartier, l’opposition devrait éviter cette diversion et l’enlisement des débats qui risquent de les détourner de l’essentiel obtenu lors de ces négociations.
Imaginez que dans tous ces accords, c’est seulement un système en fait désuet et anachronique, plus lié à des sentiments affectifs pour la « chefferie de quartier » plus qu’autre chose qui les fâchent. Car les Guinéens du PDG ont toujours connu cela qui sert de prétexte à tous les politiciens frustrés par l’Ufdg et le RPG pour les contrer et tenter de se faire remarquer ou de se faire rappeler au bon souvenir des Guinéens.
Si j’étais écouté par l’opposition, je leur dirais Ok ! De tous ces accords, c’est seulement cela votre problème et contribution pour une Guinée meilleure ?
– D’abord, pourquoi en tant que partis républicains et respectueux de la loi, vous n’attendez pas que la Cour constitutionnelle qui recevra obligatoirement cette proposition de loi se pro-nonce ?
– Secundo, suite à cette « clameur publique » politiquement instrumentalisée, en bon démocrates, nous allons demander à la Ceni les alternatives possibles. Autrement aussi, simplifions dans la nouvelle loi électorale (code) le processus légal et administratif pour le vote des chefs de quartier afin que l’esprit apolitique de ce scrutin soit maintenu. Avec un nouveau dispositif légal allégé, la Ceni pourrait juste après les communales, organiser quartier par quartier le scrutin des chefs de quartier en théorie « apolitique ». Dans la logique des détracteurs de ces accords, ils ne veulent pas que la politique se mêle dans ce scrutin des chefs de quartier donc, il faut le dissocier complètement les Communales.
Comme le peuple très souvent naïvement influençable veut croire à cette utopie et illusion ; laissons les croire cela et prenons le contre-pied des détracteurs des accords qui veulent pour la plupart juste régler des comptes politiques de frustration évidente. Car tous ces politiciens et nous savons très bien qu’aussi longtemps que les Chefs de quartier auront un rôle à jouer dans les élections générale organisées par la Ceni, les militants des partis politiques voteront selon les consignes de leur parti. Period ! (Diraient les Anglo-Saxons). Tous les contes de fées selon lesquels, un bon papi ou samaritain apolitique qui voudrait juste servir comme chef de quartier serait « illégalement » écarté par la future proposition de loi organique électorale ne sont que des arguments démagogiques de rhétorique politique spécieux. Car c’est un axiome, un fait de société actuel bien guinéen que tout acteur électoral direct ou indirect ne laissera pas les partis politiques indifférents. Ils s’immisceront d’une façon ou d’une autre ; et rien ne pourra les freiner légalement ou non !
Encore une fois, la seule façon d’obtenir des chefs de quartier apolitiques, c’est qu’ils n’aient aucun rôle à jouer, direct ou indirect dans les élections organisées par la Ceni. Autrement, personne ne peut empêcher légalement ou non qu’il y ait consigne de vote et cela sera suivi, dans le contexte actuel, même si vous êtes le «Mandela» de votre quartier. Encore une fois, period !