En séjour en Guinée dans le cadre de l’ouverture du procès du massacres du 28 septembre, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a rencontré le chef de la junte militaire, le colonel Mamadi Doubmouya. Karim Khan assure qu’il se doit de parler avec tous les régimes.

A la question de savoir s’il ne risque d’être ‘’utilisé politiquement’’ par la junte en s’affichant avec le colonel Mamadi Doumbouya, le procureur de la CPI répond à France 24 : ‘’Oui ! Mais en même temps, c’est parce qu’il y a un risque qu’il faut agir. Je ne cherche pas à changer les régimes’’.

Et de poursuivre : ‘’J’ai conclu un mémorandum lorsque je suis intervenu en Colombie, une situation qui pourrissait 17 ans. Quand j’ai lancé une enquête au Venezuela avec le président Maduro dans son palais présidentiel, j’ai aussi signé un mémorandum. Et je viens de le faire en Guinée. Je ne cherche pas à changer des régimes, ça ne fait pas partie de mon mandat’’.

Aussi, souligne Karim Khan, ‘’en tant que magistrat et procureur de la CPI, je ne vais pas chercher à savoir si un régime est marxisme, libéral, démocratique, autoritaire ou militaire. Je me concentre sur une question. Celle de savoir s’il y a impunité pour des crimes qui ont été commis dans le cadre de la compétence de la CPI. Et le gouvernement intérimaire [de la Guinée] a mis en place le procès du 28 septembre, a sorti les gens en prison et présenté les accusés devant les victimes. Je viens de rencontrer les avocats des victimes, ceux de la défense. C’est un moment très important’’.

‘’Il faut montrer que nous ne sommes pas politiques, nous sommes prêts à parler avec tout le monde, avec tout gouvernement sérieux prêt à affronter ses responsabilités internationales. Il ne faut pas qu’il y ait un refuge pour les génocides, les crimes contre l’humanité ou de guerre dans le cadre de notre compétence’’, estime le maitre des poursuites à la cour pénale internationale.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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