« L’année 2013 qui vient de s’achever a été une année difficile, à tous points de vue, pour la Guinée et les guinéens », a déclaré en substance, dimanche,  le président de l’Union des forces républicaines (UFR) à son domicile sis à la minière, lors de la traditionnelle cérémonie présentation de vœux de nouvel an.

A l’entame de la rencontre avec les hommes de médias, Sidya Touré a rappelé « depuis l’avènement du régime Alpha Condé, la répression des manifestations légalement organisées par l’opposition, et les altercations communautaires ont entrainé plusieurs décès sans aucune conséquence judiciaire ou même administrative pour les auteurs ou commanditaires de ces tueries ». Pour lui, ce contexte d’impunité a failli dangereusement dégénérer en affrontements interethniques, pouvant éprouver rudement la paix sociale déjà bien fragile. Pour éviter que ces affrontements ne se généralisent, selon ses dires, l’opposition républicaine a décidé d’arrêter ce genre de manifestations. Une décision, à l’en croire, qui a entrainé une accalmie dans la cité, et permis l’instauration du dialogue politique inter-guinéen qui a abouti à la signature des accords politiques du 3 juillet 2013.

Dans le même ordre d’idées, Sidya estime que le régime Alpha Condé, en campagne électorale permanente depuis 2010, a fait perdre à notre pays trois précieuses années qui auraient dû être utiles et efficaces.  « Depuis l’avènement au pouvoir de ce régime,  la liste des entreprises fermées est longue : Sotelgui, Grands Moulins de Guinee, Friguia, Valle, Bhp Billiton, Rio Tinto, Nestlé Guinée, Friedlander et j’en passe. Celles qui ne sont pas fermées, sont en butte aux tracasseries administratives et politiciennes », a-t-il laissé entendre.

D’une croissance de 3,8% en 2011 et 2012, celle-ci est tombée à moins de 2% en 2013. Ce qui, selon le président de l’UFR, signifie que l’accroissement des richesses Guinéennes est inférieur à l’accroissement concomitant de la population qui est de plus de 3%.

En plus de l’insalubrité, le manque d’eau et de courant, la Guinée est confrontée à une recrudescence de la criminalité qui s’explique essentiellement par l’affaiblissement de l’Etat, martèle, Sidya Touré,  tout en déplorant que les criminels courent dans les rues et ne sont jamais inquiétés. Pis, dénonce-t-il, aucune disposition sérieuse n’a été prise par le gouvernement pour éradiquer ce fléau.

Aux yeux de l’ancien premier ministre de Conté, « au lieu de s’attaquer à ces questions qui sont fondamentales pour la vie de nos compatriotes, le gouvernement s’évertue à s’accaparer frauduleusement de tous les leviers du pouvoir d’Etat pour asseoir une autocratie en Guinée ».

Après avoir dressé un bilan sombre des trois premières années d’Alpha Condé au pouvoir, Sidya Touré admet que la construction d’un avenir plus radieux pour la Guinée est possible. Un meilleur avenir est possible à condition de mettre les guinéens ensemble, afin de combattre l’ethnocentrisme, créer de l’emploi et de la croissance économique, œuvrer pour l’avènement d’une société juste et égalitaire, mais aussi et surtout faire de la Guinée un Etat de droit pour tous.

Pour lui, une Guinée prospère ne sera possible qu’avec une Guinée réconciliée avec elle-même dans une sous-région elle-même apaisée. Stable et réconciliée avec elle-même, la Guinée accomplira un nouveau destin qui cadre avec l’espoir entretenu par nos millions de compatriotes vivant en Guinée et à l’étranger, a conclu Sidya Touré, président de l’Union des forces républicaines

Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info

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