[dropcap]A[/dropcap]lors que le soleil se lève sur le vaste désert du Mali, un groupe de 20 hommes prépare son équipement. En rang, ils attendent de recevoir des instructions avant de se rendre à leur première patrouille de la journée, sur l’une des routes les plus dangereuses de la région.
Ce sont des Casques bleus guinéens de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), basés dans la ville instable de Kidal, dans le nord du pays. Le cœur du désert du Sahara est constamment menacé par des forces hostiles.
Après l’éclatement du conflit en 2012, les risques d’explosion et les attaques complexes sont devenus une nouvelle menace pour le pays, avec un impact négatif considérable sur la sécurité et la liberté de circulation dans les parties centrales et septentrionales du pays.
Chaque patrouille est une épreuve physique
Ils sont prêts. Les soldats guinéens montent à bord de deux véhicules blindés de transport de troupes (APC), qui quitteront bientôt la base des Nations Unies, sans savoir s’ils y retourneront en toute sécurité.
Pour le Sergent-Chef guinéen Mamady Keita, la menace des mines est toujours présente. “Aucune mission ne peut être accomplie sans notre présence, la route est sablonneuse et il est facile pour les insurgés de cacher des engins explosifs sous terre”, dit-il devant son APC, son meilleur moyen de défense pendant l’opération.
Sous un soleil de plomb, la température est à son maximum, l’équipe guinéenne de Search and Detect (Recherche et Détection) recherche, à pied sur les routes sablonneuses, des engins explosifs et des cachettes de bombes. “Ici, baisser votre garde peut être fatal, il y a toujours une chance que la situation tourne au pire“, avertit le lieutenant Maurice Brehemon.
Tous les soldats guinéens, comme tous les contingents qui rejoignent la MINUSMA, doivent suivre une formation intensive dans leur pays avant le déploiement. Ils doivent être préparés au risque le plus courant lors de leur arrivée au Mali.
Cette formation, préalable au déploiement, vise à doter les Casques bleus de compétences nécessaires pour se protéger, aider à protéger les autres et améliorer la résilience et la sécurité pour la réalisation du mandat de la MINUSMA.
Le travail vient avec des défis quotidiens. La patrouille matinale s’est déroulée sans encombre et les Casques Bleus sont rentrés sains et saufs à la base. Mais le lendemain, un véhicule des Nations Unies a sauté sur une mine. Quatorze Casques bleus ont été blessés.
Près de 850 Casques bleus de Guinée sont en service au Mali. La Guinée est l’un des plus importants pays contributeurs de troupes à la MINUSMA. Le capitaine Mamady Kéita sait qu’en promouvant la paix, il risque sa vie. La Guinée est un voisin étroitement lié au Mali. Ses soldats sont souvent appelés “frères d’armes” au sens régional.
Créée en 2013, la MINUSMA soutient l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali en aidant à rétablir l’autorité de l’État, à faire progresser la diplomatie, à renforcer la sécurité et à promouvoir les droits de l’homme… Lire la suite sur Unmissions.org