[dropcap]M[/dropcap]ouharram est le premier mois du calendrier hégirien. L’année lunaire 1443 a débuté le 9 août 2021. 

Pour des raisons de pure tradition beaucoup de gens considèrent le 10 de ce mois comme le début de l’année lunaire. On observe souvent en effet au petit matin de ce jour, une profusion de congratulations entre les fidèles au titre de la célébration du nouvel an musulman.

Le 10 de Muharram n’est pas une fête. Le 1er non plus d’ailleurs. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à considérer les circonstances dans lesquelles s’est effectuée l’émigration du Prophète (à lui bénédiction et salut) de Makka à Madina.

Muharram est cependant un mois sacré. Le jeûne d’Achoura (9ème et 10ème jours du mois) fait partie des jeûnes sunna les plus méritoires.

Le Prophète (à lui bénédictions et salut) jeûnait le 9ème jour. Il apprit par la suite que la communauté juive de Madina en jeûne le 10ème en commémoration du jour où le Prophète Moussa fut sauvé de Phraoon.

Le Prophète (à lui bénédiction et salut) se sentant plus digne de la succession de Moussa par la prophétie, décida alors de jeûner tous les deux jours à l’avenir.

Bien qu’il n’en eut pas l’occasion car il mourut peu après, les croyants après lui continuent de mettre cette noble intention en application. En 2021, les 9 et 10 Muharram correspondent aux 17 et 18 août.

Le jeûne d’Achoura symbolise des événements historiques de haute portée spirituelle. A l’occasion, j’invite les croyants de Guinée à une communion de prières et d’invocations du Seigneur Tout Puissant pour la victoire de la justice sur l’injustice dans notre pays.

Pour que l’impunité, la corruption et l’immoralité qui minent notre société soient bannies de nos pratiques. Pour que l’ère de dignité, de démocratie, de paix et de développement tant attendue s’ouvre enfin aux guinéens.

En cette période de Covid-19 et de menaces d’autres épidémies, le fidèle-citoyen doit avoir présent à l’esprit que l’adoration et la santé sont dialectiquement liées. Le bon culte s’effectue dans des conditions de bonne santé.

La Covid-19 doit être prise au sérieux. La mobilisation sociale est requise pour la contenir. La sensibilisation au respect des mesures barrières doit être intensifiée.

La vaccination doit être érigée en priorité absolue du moment. Le gouvernement se doit de la promouvoir par des stratégies et mécanismes forts, appropriés et rassurants. Les citoyens de leur côté doivent se sentir pleinement concernés et se faire vacciner. Tout le monde doit s’inscrire dans la dynamique de protection de soi et de ses proches. 4% de taux de couverture, c’est dérisoire.

Dieu est aux commandes. Puisse-t-Il nous disposer le mieux à nous débarrasser du mal en nous et autour nous. Puisse-t-Il nous protéger des ravages de la Covid-19. Aameen !!!

Sény Facinet Sylla
Ancien Secrétaire Général Adjoint
des Affaires Religieuses