L’ancien président sud africain Nelson Mandela, 94 ans, a été de nouveau hospitalisé, ce samedi, pour une infection pulmonaire. «Ce matin vers 1h30, son état s’est détérioré et il a été transféré dans un hôpital de Pretoria. Son etat  est toujours préoccupant mais stable», a indiqué le cabinet du Président Jacob Zuma. 

L’établissement est probablement de l’hôpital militaire «1 Military Hospital», à la périphérie sud de la capitale, où Nelson Mandela a été accueilli à différentes reprises pour y être soigné.

Le porte-parole de la présidence, Mac Maharaj, interrogé à la télévision sud-africaine, a affirmé que l’état de l’ancien président est «grave, cette fois». «J’ai décrit son état comme les médecins l’ont décrit», a-t-il précisé. «Il recevait des soins à domicile, mais les médecins ont décidé que l’aggravation (de son état) était telle qu’il devait être admis à l’hôpital». La présidence, souhaitant à Nelson Mandela une guérison rapide au nom du gouvernement, demande aux médias et au public «de respecter l’intimité de Madiba (ndlr. surnom affectueux de l’ancien président) et de sa famille».

Des messages de sympathie du monde entier

Dès l’annonce de son hospitalisation, les messages de soutien ont afflué sur les réseaux sociaux, de la part des partis politiques et corps constitués, mais aussi, par centaines, des anonymes. Twitter bruissait samedi matin de messages dans toutes les langues du monde, souhaitant un prompt et rapide rétablissement au prix Nobel de la paix 1993. «A l’ANC, nous allons garder le président Mandela et sa famille dans nos pensées et nos prières et appeler les Sud-Africains et les citoyens du monde entier à faire de même pour notre bien-aimé homme d’Etat et icône, Madiba», a déclaré le parti au pouvoir dans un communiqué.

Nelson Mandela fêtera ses 95 ans en juillet. Déjà hospitalisé au printemps, il est apparu très affaibli sur les dernières images de lui qui ont filtré fin avril, à l’occasion d’une visite des plus hauts dirigeants du pays. On y voyait le vieil homme assis sur un fauteuil, les jambes cachées par une couverture, posées à plat sur un repose-pieds. Son visage semblait de cire et n’exprimait aucune émotion, alors que ses visiteurs plaisantaient autour de lui. A un moment, il semblait prononcer un mot.

Hospitalisé à plusieurs reprises pour des infections pulmonaires

Celui qui fut le premier président noir de l’Afrique du Sud en 1994, de santé désormais fragile, avait subi en début d’année de nombreux examens médicaux suite à une hospitalisation de trois semaines fin 2012, son plus long séjour à l’hôpital depuis 1988. Le 8 décembre 2012, l’ancien président avait déjà été hospitalisé pour une infection pulmonaire à Pretoria. Puis, le 15 décembre, il avait subi avec succès une endoscopie au cours de laquelle des calculs biliaires lui avaient été retirés. Il avait alors été autorisé à regagner son domicile de Johannesburg.

Suite à cette hospitalisation de décembre 2012, le Dr Mark Sonderup, vice-président de l’Association médicale sud-africaine (Sama), a rappelé que l’ancien président avait eu de nombreux ennuis de santé : tuberculose, cancer de la prostate, problèmes d’yeux, infection respiratoire aiguë, douleurs abdominales récurrentes.

Une nouvelle alerte s’est déclenchée fin mars, toujours pour une infection pulmonaire, probablement liées aux séquelles d’une tuberculose contractée pendant son séjour sur l’île-prison de Robben Island, au large du Cap. Là encore, il avait été autorisé à regagner son domicile de Johannesburg après dix jours d’hospitalisation.

Avec AFP