Ultimate magazine theme for WordPress.

Réactions de quelques membres de la famille du Feu Colonel Issiaga Camara

0

« Le Tout-Puissant Allah a donné le pouvoir au président Alpha Condé de tuer mon père ». « Nous préférons cuire les crabes pour survivre que l’argent, les vaches et le riz du président Alpha Condé ». Telle est la réaction à chaud de la famille du feu colonel Issiaga Camara, le neveu de feu général Lansana Conté au micro de notre Reporter. Il était l’un des accusés dans le dossier du 19 Juillet relatif à l’attentat contre la résidence présidentielle.

Le fils du défunt, Mohamed Alpha Camara, témoigne le cœur serré et la voix tremblante. « Je suis le fils d’Issiaga Camara, le neveu de feu général Lansana Conté. J’ai vu mon père la dernière fois avant-hier mardi à l’hôpital. Il était gravement souffrant. Ils l’ont gardé en cellule longtemps sachant bien qu’il était malade. Quand ils l’ont envoyé à l’hôpital, c’était trop tard. Ce jour-là, quand je l’ai vu, j’ai pleuré. Le Tout-Puissant Allah a tué mon père, mais il a donné le pouvoir au président de la République, Alpha Condé, de le tuer. Le beau souvenir que je garde de lui, c’est lorsqu’il arrosait son grade de lieutenant. Je l’aime beaucoup et il nous aimait tous ».

Bintouraby Doumbouya, la belle-sœur du défunt, est toujours sous le choc. Elle narre sa compassion les larmes aux yeux. « Depuis l’enfance, j’étais avec le colonel Issiaga. Les souvenirs n’en finissent pas. Il est comme un père, s’il faut, il est tout pour nous. Il nous considérait comme ses enfants sans distinction. La dernière fois, je l’ai vu mercredi à 6 heures du matin. J’ai passé la nuit avec lui à l’hôpital. Il m’a demandé de partir au service. Je lui ai donné mon accord. Quand je lui ai donné au revoir, il ne m’a même pas regardé. Je le revois dans sa position à l’instant même où je vous parle ».

Fatoumata Camara, la fille ainée du colonel Issiaga Camara, parée d’un foulard blanc, les yeux rouges de larmes, explique. « Je suis la fille aînée du colonel Issiaga Camara. Nous avons mené de nombreuses démarches depuis d’un mois auprès des autorités de la Sûreté (Urbaine de Conakry, ndlr) pour obtenir sa libération afin qu’il soit soigné à l’hôpital, en vain. Vendredi dernier, je leur ai demandé de me mettre en garde à vue en attendant que mon père soit soigné, en vain encore. C’est ainsi qu’ils m’ont promis de revenir le lundi. Le lundi, je suis revenue avec mon petit frère. Ils nous lui ont donné vers 17 heures. Nous sommes allés à l’hôpital Ignace Deen. Il était déjà fatigué. Il vomissait. Pendant un mois, il ne dormait pas. Il était gravement malade. Le docteur lui avait dit de se soigner pendant une semaine. Mais depuis, c’est une seule fois qu’il a été soigné. A l’hôpital, ils lui ont donné une place. Quand les médecins l’ont consulté, nous avons acheté des médicaments. Hier entre 14 heures 30 à 15 heures, il est décédé. Ils n’ont pas accepté de nous restituer le corps. Il est à la disposition du gouvernement. A cet instant, je ne peux rien dire parce que nous n’avons rien. Je ne veux plus revivre ce que je viens de vivre. Ma mère est décédée même pas vingt jours. Mon père vient de mourir encore. Mon époux est décédé il y a deux ans ».

Mme Hawa Sylla, la première épouse raconte sa douleur. « Je suis l’épouse du colonel Issiaga Camara. Nous nous en remettons au Bon Dieu. Il était gravement malade. Nous avons démarché plusieurs fois auprès des autorités, en vain. Si on vient ici, on nous renvoie de l’autre côté. A la dernière minute, ils ont finalement accepté de l’envoyer à l’hôpital. Malheureusement, il n’a pas survécu. Il a laissé de très nombreux enfants ».
Mme Hadja Aissata Camara, la seconde épouse, témoigne. « Nous avons beaucoup souffert. Cela fait trois ans que nous vivons dans cette souffrance. Dadis Camara a arrêté notre mari. Il l’a enfermé. Il lui avait subi toute sorte de souffrances. Il n’avait rien fait. Il était innocent. Il était tombé malade. Nous avions tout fait. Nous étions montées, descendues, en vain. Nous avions donné tout ce que nous avions, en vain. Nous nous en remettons au Bon Dieu. Nous avons beaucoup de petits-enfants qui n’ont pas fini leurs études. »

La petite sœur du défunt, Mahawa Camara, exprime sa colère. « Mon frère a connu toutes sortes de souffrances. Il était en prison depuis l’arrivée de Dadis Camara. Alpha (Condé, ndlr) aussi est arrivé. Il l’a fait arrêter. Il l’a fait souffrir. Nous avons tout fait pour obtenir sa libération. Alpha n’a pas accepté. Il a souffert en prison. Il est tombé malade. On essayait de le rendre visite, ils l’ont refusé. Il est resté à la prison jusqu’à ce que son ventre commence à s’enfermer. On ne lui donnait pas de médicaments. Dieu a voulu ainsi. Nous nous en remettons à lui. Il est au-dessus du président Alpha Condé. Tout ce qu’ils nous donneront comme de l’argent, du riz et des vaches, nous n’en voulons pas. Nous préférons cuire les crabes pour survivre. Les enfants sont là, ce sont des souvenirs précieux de mon grand-frère, c’est plus que l’argent. Si mon frère nous avait donné des milliards, l’argent finira un jour mais les enfants sont là ».

Propos recueillis par Aliou BARRY

Place this code at the end of your tag:
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Suivez nous sur les Réseaux sociaux !

Cliquez sur les boutons ci-dessous pour suivre les dernières actualités de VisionGuinee.info