[dropcap]S[/dropcap]elon les résultats officiels du Recensement Général de la Population et des Habitations (RGPH-3, publiés par le ministère du Plan, la Guinée compte une population de 10 628 972 habitants en 2014. Le coût global de l’opération est estimé à environ 9 millions de dollars et devrait permettre de connaître le nombre total d’individus vivant en Guinée, y compris les étrangers. Mais, depuis la publication de ces chiffres, la semaine dernière, des  voix se sont élevées pour mettre en doute la crédibilité de l’opération.

D’après les chiffres officiels fournis par le ministère du plan, la région administrative de Kankan dépasserait la région spéciale de Conakry et, de loin les régions de Labé et Mamou réunies. Labé compte 995 717 individus contre 732 117 individus pour Mamou, région la moins peuplée, selon les résultats du recensement général de la population et de l’habitat. Mieux encore, N’Zérékoré totalise 1 663  582 âmes, Boké 1 081 445 habitants et Kindia, la cité des agrumes compte officiellement 1 559 185 habitants, et Faranah aurait 942 733 âmes.

En conférence mardi, le  docteur Faya Millimono a indiqué que des  ratés ont été enregistrés durant tout le processus de recensement, qui dit tirer ses informations du résultat des enquêtes menées par l’opposition extra-parlementaire auprès des services de recensement.  Pour les 9 000 zones de dénombrement définies par le ministère du Plan,  9000 agents recenseurs ont été recrutés et formés. ‘’Mais, révèle Dr Millimono qui accuse le parti au pouvoir d’ingérence dans le processus. Et la plupart des agents qui ont procédé au recensement n’auraient bénéficié d’aucune formation’’.

A Conakry, martèle Dr Faya Millimono,, le gouverneur d’alors, Sékou Resco Camara, aurait pris une note de service pour remplacer tous les agents formés et impliqués au démarrage du processus par d’autres. Pis, les agents ont manqué de rigueur et de professionnel dans l’accomplissement de leur mission. ‘’Des étapes importantes ont été ignorées. Nombreux agents recenseurs n’auraient aucune connaissance des langues parlées par les recensés’’, cite le président du Bloc libéral. ‘’Le paiement des primes auraient retardé et la période de recensement allant du 13 mai au 2 avril 2014 n’aurait pas été respectée dans toutes les régions’’, révèle Dr Millimono.

Partant de ce qui précède, l’opposition extra-parlementaire pense que les résultats de ce recensement général de la population et de l’habitat est une sous-estimation de la population dans certaines régions. ‘’Nous observons une sous-estimation de la population dans certaines régions dont Conakry  1 667 864 habitants’’, déplore Faya Millimono qui voit du côté de la Haute Guinée une surestimation de la population avec plus de 2 929 022 habitants, soit 30% de la population Guinéenne.

Une telle situation n’est pas sans conséquence pour le pays, averti le président du Bloc libéral. Les programmes de développement sont biaisés puisque basé sur des données erronées, une augmentation artificielle du Produit intérieur brut par habitant, le passage de la Guinée de pays à revenu faible à un pays à revenu intermédiaire, et surtout la mise à l’écart d’un nombre important de Guinéens.

Pour corriger la situation, l’opposition extra-parlementaire propose la reprise du recensement général de la population et de l’habitat dans certaines zones de démembrement, à partir d’une enquête de couverture. ‘’Ceci, dans le but de savoir où des problèmes ont été enregistrés afin d’apporter des corrections’’, estime cette frange de l’opposition. Ce n’est pas tout. Elle demande également l’ouverture d’une enquête judiciaire pouvant établir toutes les failles du processus qui aboutit aux résultats ridicules publiés par le ministère du Plan.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.info

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