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Reniement de convictions, malheurs de militants : les confessions de Cellou Dalein Diallo ! (Droit de réponse)

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[dropcap]S[/dropcap]eigneur, mon Dieu, je viens à vous, bouleversé, reconnaissant mes turpitudes et me dévoilant à moi-même et à mes semblables. Je suis meurtri puis inquiet par l’ampleur des dégâts causés par mes péchés sur le bien-être de mon peuple et le progrès de mon pays.

Repentant sincère, je viens vous ouvrir mon cœur, vous avouer mes crimes. Pour une fois, je veux bien faire. Je viens confesser. Mais, j’avertis que, comme les transgressions de Juda qui livra Jésus à ses ennemis pour trente pièces, Pharaon qui persécuta Moise et son peuple, mes péchés sont aussi graves.

Mon Dieu,

Depuis plusieurs jours, j’ai commis Fodé Oussou et d’autres ignares de mon parti, je tais volontairement leurs noms, ce sont de vils laquais qui ne méritent pas que je cite leurs noms en votre présence. Je les ai commis, à porter bassement des effronteries dignes de la barbiche d’un bouc et des calomnies à un homme politique et un patriote convaincu en l’occurrence, monsieur Aboubacar Sylla.

D’abord, je confesse et revendique le pardon de monsieur Sylla, pour moi et pour ma vermine qui pilule l’espace public d’insanités contre d’honnêtes et paisibles gens. Je sais que monsieur Aboubacar Sylla a grand cœur et qu’il ne fait pas, comme moi, dans le jeu et l’attitude de petites gens. Pour le reste, je connais qu’il a de fortes convictions politiques qu’il porte courageusement et brillamment depuis toujours. J’en ai toujours été jaloux d’ailleurs.

Je sais aussi qu’il a toujours été un entrepreneur efficace, préférant vivre de son travail que de sucer l’Etat comme moi. Ces entreprises notamment, les écoles Sylla Lamine, les journaux et autres, qui emploient des centaines de guinéens, il y a bien longtemps, l’ont aidé à bâtir le patrimoine dont il jouit tranquillement aujourd’hui avec dignité. J’envie sa gestion de la chose publique et sa capacité à s’écarter de tous les chemins interdits. J’apprécie son action à la tête du Ministère des Transports. Il ne s’est jamais écarté de la vertu, même dans les nominations aux fonctions, y compris au service de communication du Département. J’envie et je jalouse son attitude et son aptitude.

Seigneur,

Quid de moi-même ? J’ai vraiment honte. J’ai honte de mes multiples crimes. J’ai honte de m’avoir enrichi au dépens de l’Etat et au grand dam de mon peuple abusé. J’ai vendu les rails du chemin de fer Conakry-Niger, j’ai vendu l’Usine Friguia, j’ai vendu Air Guinée. Ça tout le monde le sait. Dois-je continuer, Seigneur ? J’avoue aussi mes turpitudes dans l’attribution de la licence d’orange, celle dans l’accident de l’avion de la compagnie UTA. Toutes ces délinquances m’ont permis de bâtir deux (2) villas cossues à Conakry en plus de la maison de l’Etat que j’occupe, deux (2) autres villas chez moi à Labé, il y en a trois (3) à Dakar. Je ne vous citerai pas celles que j’ai en France et ailleurs. Je ne compte pas non vous révéler mes sociétés de transports et autres investissements importants au Sénégal. Là-bas, j’y suis même le meilleur investisseur étranger. Non, j’attends d’abord.

Seigneur,

Je sais qu’à cause de mes détournements de biens publics qui ont couté, au pays des pans importants de ses ressources, pendant plus de onze ans passés aux affaires, des millions de guinéens croupissent aujourd’hui, sous le poids de la pauvreté et de l’extrême pauvreté, meurent par jour par manque de soins de santé et n’ont pas accès à, l’eau potable, à l’électricité et autres services sociaux de base.

Je sais qu’il y a des millions d’enfants guinéens qui ne vont pas à l’école, de milliers de jeunes gens qui meurent sur le chemin de l’immigration clandestine, parce qu’à cause de mes délinquances répétées, les ressources publiques n’ont pas été utilisées dans la création des infrastructures, des services, des opportunités et pour le développement national.  En matière de crimes économiques dans mon pays, de l’indépendance à aujourd’hui, je suis le triste récipiendaire de la palme d’or. Quel exploit non !

Mon Seigneur,

J’avoue mes turpitudes dans le référendum de 2001 qui a permis de compromettre le pouvoir en faveur du Général Conté et troublé le processus de consolidation de notre démocratie. J’ai été le principal instigateur de ce processus qui a provoqué les tragiques événements de juin 2006 et de janvier et février 2007 ainsi que ses effroyables bilans de morts de manifestants par plusieurs centaines. Lors de ce référendum, j’ai sillonné le Fouta Djallon à la rencontre de mes parents pour obtenir leur soutien au projet et contre Bah Mamadou et Cie. Et, quand je parle aujourd’hui de référendum constitutionnel, de démocratie et de vertu et que je fais et fais faire la morale aux gens, pendant que je suis à l’UFDG, après avoir fait carrière au PUP, puis à l’UPR, je sais que c’est hypocrite et malhonnête. Je sais que c’est un double discours et un reniement total de mes convictions. Je sais surtout que c’est lâche.

Mon Dieu,

J’avoue aussi mes péchés en lien avec les évènements du 28 septembre. J’ai mobilisé, ce jour-là, des jeunes au stade de Conakry. Lorsqu’il eut les tragiques et regrettables répressions et pour en tirer un bénéfice politique, j’ai dit à la face du monde que c’était une attaque dirigée contre ma communauté. Des gens de ma communauté naïvement m’ont cru et depuis, certains m’ont idolâtré et au point de vouloir mourir pour moi. Quand, il eut les deux (2) milliards après, pour dédommager les victimes, je les empochés tous. Pour moi, les militants sont des chairs-politiques, ils ont à souffrir le martyr et n’ont pas droit aux bénéfices et aux avantages qui s’y attachent. Tout me revient. Pourtant, je suis allé à Ouagadougou, voir le capitaine Moussa Dadis, principal accusé de ces événements, après l’avoir traité de tous les noms d’oiseaux pour établir une alliance électorale avec lui. Mes militants, les familles des victimes et des victimes blessées ou de celles d’actes de vandalisme n’ont cessé de m’interpeler sur le cynisme de la démarche. Je n’en ai eu cure. Je me fiche des malheurs de mes partisans En politique, pour moi, seuls l’argent et le pouvoir comptent, mais le pouvoir moins que l’argent. Les valeurs, les principes, je m’en tape vraiment.

Mon Seigneur,

Je suis à genoux. Je suis humble. Je sais que je fais le malheur de mes militants et que je suis la honte de mon peuple. Par ma faute, il y a la misère et la haine dans tout le pays. Mais puisqu’il ne peut en être autrement pour moi, que de demander votre grâce et vous demander d’intercéder auprès de mon peuple, pour mes crimes passés et futurs. Je ne peux changer, c’est la triste réalité.  Je suis meurtri. J’ai avoué certains de mes péchés. Le reste, viendra quand j’aurai l’assurance, qu’ils seront pardonnés, par vous et mon peuple. Seigneur, je vous reviendrai bientôt. Les remords ont pris le dessus, j’en sanglote, j’en gémis, j’en pleure. Punissez-moi pour être juste !

Bangaly KEITA
Directeur de Communication de l’UFC

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