[dropcap]A[/dropcap]près 30 ans au pouvoir, le président tchadien Idriss Déby Itno est mort au front des suites de blessures alors qu’il luttait contre des rebelles. La France, ancienne puissance coloniale, n’a pas condamné la prise du pouvoir son fils Mahamat Idriss Déby.  

Récemment au Mali voisin, Emmanuel Macron, après le coup de force du colonel Assimi Goita renversant le président de transition Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane, s’est empressé de dénoncer un ‘’coup d’État inacceptable’’ avant de ‘’reconnaitre les responsabilités’’ de son pays dans le génocide de 1994 au Rwanda.

Amené à commenter ces derniers développements de l’actu, Patrice Camara, membre du bureau politique national du RPG Arc-en-ciel, a déclaré qu’il n’est point surpris par l’attitude de la France.

‘’La France a une attitude bipolaire. Je suis dans le lot de ceux qui posent la question de savoir si la France, à défaut d’être coupable, n’est pas responsable de la mort d’Idriss Deby ? Je ne suis pas juriste, je me pose la question’’, indique ce proche d’Alpha Condé sans donner plus de détails.

Sur le cas du Rwanda, Patrice Camara estime que le président Kagamé symbolise la pensée du continent. ‘’Aujourd’hui, nous parlons de l’Union africaine, pas de singularité des pays. Il [Paul Kagamé] a transmis la pensée du Rwanda et celle de l’Afrique sur l’attitude et le comportement de la France. Nous sommes tous panafricains’’, souligne-t-il.

Dans l’émission « On refait le monde », il soutient qu’en matière de relations internationales, ‘’on ne s’excuse pas. Quand on s’excuse, c’est qu’on a tort. C’est ce que Kagamé a obtenu de la France, quand Macron s’est excusé de la tragédie du Rwanda (…). Une responsabilité est une culpabilité masquée (…). Moi je n’incrimine pas la France. Mais il est important que les africains s’approprient de leur histoire’’.

La France perd-elle du terrain en Afrique ? A cette interrogation, M. Camara répond que ‘’tout coup d’Etat est condamnable. Mais il y a des justificatifs du coup d’Etat (…). Quand on voit l’histoire récente du Mali, tout cela repose sur la crise sahélo-saharienne : le terrorisme. L’armée malienne, on le sait, depuis 10 à 15 ans, avec l’accompagnement du gouvernement français, ne parvient pas à résoudre le problème’’.

Commentant les démissions du président de la transition malienne et du Premier ministre, il fait remarquer que ‘’la France considère que le Mali est sa chasse gardée. Donc voir le Mali commander 40 milliards FCFA d’armes en Russie, l’Etat français crée les conditions d’une riposte. Ceci a découlé sur un remaniement. On pensait qu’il y a un autre problème, mais le Premier ministre a été reconduit et les deux colonels responsables [de la commande des armes] ont été évacués. Mais, on a oublié que le patron de la junte, c’est le vice-président Assimi Goita’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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