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Un guinéen devient un héros après avoir sauvé des vies à Abidjan : ‘’Je vis dans une cabane en bois à côté d’une lagune’’

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[dropcap]L[/dropcap]ors des récentes inondations survenues dans la capitale ivoirienne, un guinéen s’est fait remarquer en risquant sa vie pour sauver deux femmes bloquées dans un véhicule. Michel Balamou, âgé de 28 ans, après son acte de bravoure, été reçu par le ministre de la défense, Hamed Bakayoko.

Contacté par VisionGuinee, le héros guinéen est revenu sur son parcours de Conakry à Abidjan où il vit dans une cabane. ‘’Je faisais le taxi-moto entre Kaloum et Lambandji [Conakry]. Je n’étais pas propriétaire, je louais la moto. Je donnais une recette de 210.000 GNF par semaine. J’avais besoin d’un stage après ma formation universitaire. Mais je n’avais jamais eu la chance de trouver un lieu pour mettre en pratique ce que j’ai appris à l’université. J’avais beaucoup de difficultés financières’’, nous confie Michel Balamou.

Michel Balamou, taxi-motard à l’époque à Conakry

De Conakry à Nzérékoré, puis à Abidjan

‘’Nous avons une association de ressortissants de notre village à Conakry.  Chaque 2 ans, tous les ressortissants à travers le monde se rencontrent au village pour mener des activités. Après avoir adhéré à l’association, vu que j’imitais des artistes à l’université, j’ai proposé à l’association de composer un titre comme contribution à cette activité’’, raconte-t-il.

‘’Avec mon ami, quand nous avons présenté la chanson, tout le monde l’a aimée. Le président de l’association dit qu’il ne peut pas envoyer le son au village sans l’auteur. Je lui ai fait savoir que je n’ai pas de moyens pour assurer mes frais de transport. Ils ont dit qu’ils vont s’en charger. C’est comme ça que je me suis retrouvé au village au début de l’année 2020. Après la fête, je devais retourner à Conakry. Mais je n’avais pas le transport. J’étais coincé à Nzérékoré jusqu’à ce que ma tante m’a proposé de venir avec elle en Côte d’Ivoire pour trouver un stage’’.

Sauveur guinéen…

Michel a risqué sa vie pour sauver deux femmes prises au piège dans une voiture sous une pluie torrentielle. ‘’J’ai décidé d’aider ces dames qui était en situation de détresse. Cela fait partie de valeurs que la Guinée m’a inculqué. Le civisme, on me l’a enseigné à l’école. Je suis catholique, l’église m’a enseigné d’aimer l’être humain et à donner ma vie pour sauver des gens’’, indique-t-il.

C’est pourquoi, souligne-t-il, ‘’après avoir sauvé ces gens, j’étais fier de mon acte. Pourquoi fier ? Car, durant les 5 mois que j’ai passés en Côte d’ivoire, j’ai entendu des choses sur la communauté guinéenne. Donc si un guinéen sacrifie sa vie pour sauver des ivoiriens, pour moi, c’est une fierté’’.

Rencontre avec le ministre Hamed Bakayoko…

Pour ce biologiste de formation, être reçu par le ministre ivoirien de la Défense est un honneur. ‘’Hamed Bakayoko, c’est la Cote d’Ivoire et moi je représentais la Guinée. Il m’a demandé ce que je veux faire dans la vie, je lui ai dit que je voudrais avoir un emploi. Il m’a demandé dans quel secteur. Je lui ai fait savoir que je suis ingénieur biologiste, de m’aider à trouver quelque chose un travail dans ce domaine. Il m’a demandé de monter mon CV et de le lui remettre. Il m’a donné une enveloppe financière.  C’est  ce montant que je dépense pour mettre mes démarches actuellement’’, explique Michel Balamou.

Toujours dans la même galère…

‘’C’est la même galère qui continue en Côte d’Ivoire, je vis difficilement. Ma tante vend des fruits, on vit des recettes de cela. La différence, c’est que malgré la souffrance, j’ai pu avoir un lieu de stage. Je suis dans un laboratoire où je veux continuer à travailler. Car je suis beaucoup attaché à ma formation’’, dit le héros.

La cabane de Michel Balamou

Il compte sur les personnes de bonnes volontés pour l’aider à subvenir à ses besoins. ‘’Je n’ai même pas où dormir. Je vis dans une cabane en bois à côté d’une lagune. Depuis que je suis arrivé en Côte d’Ivoire, je n’ai jamais passé la nuit dans une maison. Mais c’est mon destin’’, relativise-t-il.

Malgré tout, dans les rues de la Cote d’Ivoire, il est perçu comme un héros et est célébré à chacun de ses passages. ‘’Il m’arrive parfois de me cacher. Je reçois des appels de partout. Tout le monde veut avoir une photo avec moi. Je suis honoré. Si un seul ivoirien me reconnaît dans la rue, tout le monde vient vers moi’’, se réjouit-il.

Jusque-là, Michel n’a pas reçu des félicitations des autorités guinéennes. ‘’Pour l’instant, en dehors des réseaux sociaux, je n’ai reçu aucune félicitation. Les autorités guinéennes, personne ne m’a appelé’’, déplore-t-il.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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