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Un journaliste convoqué pour avoir enquêté sur une affaire de surfacturation

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[dropcap]D[/dropcap]ans l’après-midi du vendredi 6 février 2015, de façon spontanée, car personne ne s’y attendait, un bon nombre des patrons de la presse nationale se sont vus venir aux nouvelles concernant la convocation d’un des leurs, Dr Abdoubacar Sidick Sampil pour une histoire de diffamation et de calomnie couplée d’injures, suite à une plainte qu’aurait déposée dame Oumou Mara à la police depuis mercredi 4 février 2015.

Liberte_de_la_presse_en_Guin_e_jpg_jpgCe, après une altercation au- tour d’une surfacturation à pro- pos de l’impression du n°2 du bulletin d’informations du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Faits révélés par l’infographe Mohammed Conté, menacé qu’il est, de rembourser l’argent dépensé pour ses prestations. Car, il a été le concepteur et l’imprimeur dudit numéro, que, selon la directrice de la communication du ministère, les autorités n’ont pas accepté pour diverses fautes et donc, qui revient à dire qu’il faille rembourser sa part d’acquis.

En voilà ce qui fit la colère de Oumou Mara, toute puissante, imbue de ses pouvoirs et de sa personne qui n’a pas aimé qu’un journaliste lui pose des questions sur cette affaire.

Épargnons les détails de la conversation téléphonique entre Oumou Mara et moi-même. Car, de ce que j’ai entendu depuis le téléphone de l’infographe, ce n’était que des menaces, des injures et autres bestialités pour intimider, désarmer et contrer le prestataire à abdiquer devant la masse de pouvoir et de force qui s’est installée en dame Oumou depuis qu’elle parle au nom et pour l’honneur du grand ministère qui est celui du commandement, comme on aime à le dire.

A apprendre de bouche à oreille que je suis aux arrêts à la DPJ, il n’y a plus de repos pour mes collègues. Combien étaient ils?

Que pensaient-ils ou que voulaient-ils me dire? Je ne saurais le dire. Mais un mot m’est resté gravé dans la mémoire, dans le cœur et sur  mon visage durant les heures d’interrogatoire. Un questionnement entamé dans le bureau du commissaire central M. Sylla, chez qui, le signataire de la convocation, Commissaire Conté me conduit dès que je me présentai devant lui. Mais avant, j’étais allé à la DPJ, pensant que c’était le lieu où Oumou m’assignait à répondre. On me fit comprendre que le commissaire Conté exerçait au commissariat central de Kaloum. Ce qui explique ma présence devant le grand commissaire, boss des lieux pour lui narrer ma version, essayant par accoût de me guider dans mes réponses, alors qu’il n’était pas censé gérer le dossier qu’il avait confié à M. Conté qui, à son tour, s’est fait assister par un autre, plus jeune, inspecteur du nom de Manet. La chaîne s’arrêtait là en attendant que Manet m’explique un peu plus tard, qu’ils sont un groupe à gérer le dossier et que bien de ses collègues sont au courant des contenus des différentes dépositions. Moi, j’en restais peinard, m’en tenant aux faits, pas aux commentaires du commissaire Sylla qui, comme pour m’intimider, essaya de me faire comprendre et savoir que ce que je reproche à la jeune Dame est dans notre culture. Comprenez que la surfacturation est devenue le sport préféré dans l’administration et que si je compte en mettre pas maintenant.

Impressionnant ses deux collègues Conté et Manet, il mit fin à notre simple conversation, en concluant que si je suis certain des preuves qu’a exhibées Conté l’infographe, je devais lui dire que j’en étais qu’aux premiers pas de mes recherches. Et, que de droit, j’irai jusqu’au bout avec ou non l’accord de qui que ce soit.

Pour mieux m’identifier, j’ai offert un exemplaire du numéro spécial sur le Syli de Guinée à la CAN 2015, sous le label de Guinée Times, tout en insistant près du commissaire de lire très bien l’éditorial où j’avance mon amour pour la Guinée qui gagne, la jeunesse qui va au  front pour l’honneur de tous ceux qui se sentent guinéens. Il me dit simplement «merci» et écarquilla les yeux devant la qualité de l’opus entre ses mains. Il me dira avant que je ne quitte son bureau, qu’il a travaillé avec un certain Sampil, alors que tout le monde sait qu’à un certain moment la Sécurité et par deux fois dans un intervalle de six ans seulement. Et moi, j’en connais des dizaines, j’ai enseigné certains à l’université, tant à Kankan qu’à Conakry.

Vite rangé dans ma mémoire, le commissaire comprit qu’il ne fallait pas trop débattre de mes motivations dans cette affaire au relant de corruption, d’abus de biens sociaux et enfin d’injures publiques, pendant qu’il venait de comprendre qu’en face de lui, c’était une plume. une vraie personne ressource qui lui a promis de suite de lui faire d’autres révélations, comme quoi, il ne dépendra que des guinéens en charge de la lutte contre la corruption de prouver qu’ils sont de vrais patriotes, pas des pantins à la solde de l’argent.

Ci devant dame Oumou Mara et sa bande assises au ministère avec des ramifications qui viennent de embringuer là dans un commissariat de la république où malgré les  écoutes des enregistrements effectués sur mon initiative au bureau de Conté l’infographe, se campe à fouiller sur le oui ou le non de ma volonté de défendre ‘‘un ami’’, ici , l’infographe en lieu et place de sa victime’’ Oumou Mara. Comme quoi je ne devais dire à Conté: ‘‘mon ami, donne-moi les preuves, je te règle l’affaire et vite’’.

Les policiers ayant pris connaissance de toute les disputes provoquée par Oumou Mara pour noyer le poisson, ont simplement conclu que je suis entré dans le jeu pour sauver ‘‘le bandit d’infographe’’ et que moi, le journaliste qui aurait manqué d’appliquer la déontologie de son métier, en prenant fait et cause pour une partie contre l’autre. C’est en cas, le sentiment qui me traversa dès lors, que le commissaire Conté se désista à m’interroger et donna l’ordre à Manet de s’occuper de moi.

Peut-être qu’il ne voulait plus continuer ou que je représentais un blocage dans la machine bien huilée qui était censée avoir à faire à plus faible et moins motivé à défendre la vérité des faits.

Le Pop(A suivre…) 

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