[dropcap]L[/dropcap]e collège syndical des employés de la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG) a adressé un préavis de grève à la direction  générale de l’entreprise, dont une copie a été envoyée à l’Inspection générale du travail et au ministère des mines et de la géologie.

Dans la lettre dont la rédaction de VisionGuinee a consulté, le collège syndical déclare : ‘’Depuis le 30 janvier 2017, nous vous avons déposé notre plateforme revendicative au titre des négociations, tel que prévu dans l’accord N°2016-01 du 11 janvier 2016 entre la direction générale et les syndicats qui stipule que les négociations doivent se tenir au courant janvier 2017’’.

Après de multiples échanges sans succès, déplore-t-il, malgré que la CBG génère plus de ‘’cent soixante-seize millions de dollars de bénéficies net déclarés, vous refusez catégoriquement d’honorer l’engagement pris par vos prédécesseur d’améliorer substantiellement les salaires des employés que la CBG qualifie pourtant de moteur du système selon son outil de gestion ABS’’.

En Afrique, rappelle le collège syndical au directeur général de la CBG, la parole donnée même si elle n’est pas écrite est sacrée. L’administration est une continuité, dit-on. ‘’Est-il besoin de signifier que des résultats exceptionnels jamais atteints auparavant ne l’ont été que suite à la promesse tenus par votre prédécesseur d’accorder des salaires qui rattraperont le gap entre ceux pratiqués par la CBG et ceux de la SAG ?’’, demande-t-il au numéro un de la Compagnie des bauxites de Guinée.

‘’Doit-on insister pour vous dire que vous semblez oublier ou ignorer les  trois principes de mouvement de la productivité : la sécurité et la garantie de l’emploi (1), coopération et concertation entre les travailleurs et la direction (2) et le plus important, le partage équitable du résultat obtenu grâce à l’augmentation de la productivité ?’’, insiste encore le syndicat.

A l’en croire, selon les données lui ont été communiquées par la direction de la CBG, en 2016, les bénéfices nets n’étaient que de 176.000.000 de dollars US et les salariés ont eu droit à une augmentation de leur salaire de base de 1.074.000 GNF chacun.

En 2017, s’étonne le collège syndical, ‘’vous prévoyez des bénéfices de 182.000.000 de dollars US et vous voulez imposer aux salariés une amélioration de 300.000 GNF à un employé qui avait eu droit à 1.024.000 GNF en 2016. Où est chez CBG l’application du troisième principe de productivité ?’’

‘’Le comble, c’est que vous n’avez aucune base sur laquelle vous pouvez vous appuyer pour justifier votre opposition d’accorder moins de dix millions de dollars (10.000.000 USD) à ceux qui sont à la base de la création de cet important bénéfice de l’ordre de plus de 70% soit plus de 182.000.000 USD’’, estime-t-on dans les rangs des syndicalistes.

La raison en partie, croient-il savoir, ‘’c’est parce que les salariés guinéens sont mal rémunérés : moins de 600 USD par moi pour un technicien guinéen contre un minimum de 15.000 dollars pour un technicien expatrié parfois des africains’’.

Eu égard de tout ce qui précède et suite à la volonté exprimée des employés lors des assemblées générales tenus à Kamsar et à Sangaredi le lundi 27 mars 2017, lit-on au bas de la lettre, ‘’nous vous signifions que la présente tient lieu de préavis de grève qui prendra effet à compter du mercredi 29 mars 2017 à 7h30 min conformément aux textes législatifs et règlementaires en vigueur en République de Guinée’’.

Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info

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